Pour favoriser la biodiversité et protéger les êtres humains, la faune et l’environnement, mieux vaut opter pour un mode de plantation plus naturel. Du choix des graines à la gestion de l’eau, certaines décisions ont même parfois de lourdes conséquences sur le plan écologique. « ARTE Regards » part à la rencontre de celles et ceux qui font rimer « jardiner » avec « durabilité ».

Dans la capitale allemande, le quartier de Berlin-Britz abrite un projet en plein essor : cultiver des plantes forestières et comestibles sur 28 000 mètres carrés. Composé d’un jardin partagé central et d’une soixantaine de petits jardins, le site accueille les novices désireux de s’initier à l’art de manier la pelle et le râteau auprès de professionnels. Jennifer Schulz, directrice du projet, est de la partie. Elle l’explique : « Le jardin-forêt est constitué de plusieurs strates de végétation et rassemble de multiples plantes comestibles, telles que des arbres fruitiers, des arbustes à baies ou des légumes racines ». Selon elle, ce projet de jardinage urbain est bénéfique pour la cohésion sociale comme pour l’environnement : le jardin stocke du CO2, contribue au rafraîchissement de l’air et offre un habitat aux animaux et aux insectes – le tout en plein cœur de la ville.

Même dans les espaces les plus étroits, il est possible de cultiver une grande variété de légumes. C’est ce que Melanie Öhlenbach s’emploie à prouver depuis 2012 sur son balcon de six mètres carrés. Déçue du manque de durabilité au sein du secteur horticole, elle a décidé de faire changer les choses en autodidacte : « J’aimerais que sur nos balcons aussi, nous parvenions à réduire la production de déchets et à générer des cercles vertueux. Des récipients aux outils en passant par les plantes, l’eau et les engrais, chaque élément joue un rôle crucial ». En attendant, elle partage les fruits de son expérience dans des livres, sur son blog et au cours d’ateliers.

Ingénieur en horticulture, Joachim Böttcher se passionne pour la « terra preta », un terreau exempt de tourbe. Découverte par des chercheurs dans le bassin de l’Amazone, dont les sols sont pourtant très pauvres, cette terre noire extrêmement fertile a été fabriquée il y a plus d’un millénaire par une civilisation autochtone à partir de charbon et de déchets organiques divers. En 2006, il est parvenu à reproduire et à perfectionner la « terra preta » en élaborant un mélange sophistiqué où le biochar et les micro-organismes jouent un rôle clé.