En France, en Italie, au Danemark et partout ailleurs, industriels, religieuses ou paysans témoignent des risques qu’ils ont pris pour sauver un demi-million de Juifs des camps d’extermination. Un recueil de témoignages pour une émouvante ode à l’humanité. 

« Selon le Talmud, le monde repose à chaque génération sur 36 Justes. » Dans les années 1990, un demi-siècle après l’Holocauste, le célèbre écrivain français Marek Halter, juif d’origine polonaise, décide de partir à leur rencontre : de Sarajevo sous les bombes à Jérusalem, de la Côte d’Ivoire au Japon, de sa terre natale à sa patrie d’accueil en passant par de nombreux autres pays européens, dont l’Allemagne, il collecte les témoignages de femmes et d’hommes qui ont risqué leur vie pour sauver celle de ses coreligionnaires. Parmi eux, Irena Sendler, dont le réseau a exfiltré 2 500 enfants du ghetto de Varsovie ; des religieuses polonaises ou italiennes qui ont caché des femmes et des enfants malgré le silence assourdissant du Vatican ; des diplomates qui ont usé de leur position pour favoriser la fuite des persécutés ; des pêcheurs danois dont les embarcations ont servi à évacuer une grande partie de la population juive vers la Suède ; des résistants de l’intérieur, à l’instar de l’industriel Berthold Beiz, qui employa quelque 800 juifs dans ce qui était à l’époque la seule compagnie pétrolière allemande ; et beaucoup de gens ordinaires qui, seuls ou organisés, ont nourri, hébergé, pourvu en faux papiers les personnes traquées… 

Pourquoi et comment ont-ils agi alors que tant d’autres sont restés immobiles face à l’entreprise d’extermination nazie ? Ont-ils eu peur ? Se comporteraient-ils de la même manière aujourd’hui ? À ces questions récurrentes, les Justes interrogés ici – ou leurs descendants – répondent avec une poignante modestie : tendre la main aux juifs s’est imposé à eux, par amitié, par amour de leur prochain, par refus de la barbarie. Leurs témoignages se mêlent à ceux, tout aussi déchirants, de survivants pour esquisser une puissante réflexion sur le bien et le mal. En deux parties, un chant d’espoir dédié aux parents du réalisateur, Perl et Salomon Halter, qui lui « ont appris à ne pas désespérer de l’humanité ».

Un documentaire de Marek Halter (France, 1994, 2x80min)
Documentaire disponible jusqu’au 27/05/2025