Il y a pourtant un thème (qui nous a intrigué, et) qui est peu traité: celui de l’école et de l’éducation nationale. On se souvient du choc que nous avons tous ressenti lors de l’assassinat brutal du professeur Samuel Paty, en octobre 2020. A fin 2019, une directrice d’école, épuisée, s’est suicidée. Au début de ce mois, c’est une enseignante de Blois qui s’est défenestrée en plein cours.

Emmanuelle Bressan s’est intéressée à ce qui ne va pas, mais aussi à ce qui va plutôt bien dans l’école française, cette école des citoyens de la République. Elle a pu observer dans le détail le métier très exposé de directeur d’établissement, dans le fameux 93, près de Paris, dans la campagne près de Limoges, mais aussi à Chambéry, proche de la Suisse, dans ce qu’on appelle une REP, là où aucun prof n’a envie d’être affecté.

Bien sûr, tout cela semble parfois éloigné de la douce quiétude des écoles helvétiques, surtout sur le plan des salaires. Mais les enjeux qui sont posés aux écoles françaises, celui d’éduquer autant qu’instruire, peut résonner parfois aussi dans nos propres écoles.

Notez encore que, selon le grand quotidien Le Monde, après des mois de quasi-silence, la thématique de l’éducation nationale vient soudain de s’animer. A dix jours du premier tour, les candidats à l’élection française semblent soudain remettre la question de l’école au centre de leurs programmes. A l’exception du candidat d’extrême-droite, tous sont d’accord pour augmenter la rémunération des profs, parmi les moins bien payés d’Europe, rappelons-le, après l’Italie, l’Espagne et le Portugal. On verra si les promesses seront tenues.

Un reportage de Emmanuelle Bressan.