Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, près d’un million de Palestiniens a fui les bombardements. Comme eux, la famille de Nidal Bulbul – qui a la double nationalité allemande et palestinienne – a pris la route de l’exil. Depuis Le Caire, le Berlinois remue ciel et terre pour tenter d’extirper ses proches de l’enfer. Quitte à débourser 65 000 dollars.

65 000 dollars – c’est la somme versée par Nidal Bulbul pour sauver ses parents, trois de ses frères et sœurs avec leurs quatre enfants, ainsi que sa grand-mère. Un pécule constitué de ses économies, de dons et d’emprunts.

Nidal a entendu parler d’une agence de voyages cairote impliquée dans le trafic de Gazaouis cherchant à gagner l’Egypte par le poste-frontière de Rafah, en échange de sommes exorbitantes. Ce juteux négoce implique les autorités égyptiennes ainsi que des intermédiaires pour le moins douteux – un système corrompu qui a déjà permis à une centaine de milliers de personnes de quitter Gaza pendant les premiers mois de l’offensive israélienne et rapporté quelque 88 millions de dollars à l’agence en question.

Au printemps 2024, la famille Bulbul survit dans un camp à Rafah, au sud de la bande de Gaza, avec un million et demi de leurs compatriotes, selon les Nations unies. En réponse à l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a tué plus de 1 200 personnes et pris 240 autres en otage, l’armée israélienne ne cesse de bombarder le territoire. Les Bulbul quittent alors leur maison de Gaza-Ville, désormais en ruines – comme 70 % des habitations à Gaza. Tandis que sa famille se bat au jour le jour pour survivre en Palestine, Nidal poursuit tant bien que mal sa vie de gérant d’un club berlinois, tout en se démenant pour faire sortir ses proches de la bande de Gaza. « ARTE Regards » accompagne le quadragénaire pendant plusieurs mois.

Reportage (Allemagne, 2024, 31mn)
Disponible jusqu’au 30/07/2029