Si le mouvement MeToo nous a appris une chose, c’est que les rapports de pouvoir sont loin de s’arrêter aux portes de la chambre à coucher. Nos désirs les plus intimes sont pris dans des normes de genre et de sexualité, mais aussi dans des logiques capitalistes. Par exemple, la pornographie s’est construite comme un marché qui met en images nos fantasmes, qui rend excitants certains corps et certains gestes, en s’appuyant sur un regard masculin qui serait mû par une “pulsion”.

Est-ce que la pornographie influence nos désirs, ou est-ce l’inverse ? Quelle est la différence entre désir et fantasme ? Comment opèrent les processus d’érotisation ? Que signifie être “pris·e” dans le fantasme d’un·e autre ? Désirer nous définit-il comme sujets ? Comment la naturalisation du désir justifie-t-elle des violences ?

Dans ce nouvel épisode de Faire Genre, Laurène Daycard dresse un panorama de la sociologie du désir avec Mathieu Trachman, sociologue à l’INED et enseignant à l’EHESS.