La différence entre les Juifs ashkénazes et les Juifs séfarades repose principalement sur leur origine géographique, leur culture et certaines pratiques religieuses qui ont évolué au fil des siècles.
Les Juifs ashkénazes trouvent leurs racines en Europe centrale et orientale, notamment en Allemagne, Pologne, Russie, Lituanie et dans d’autres pays slaves. Le mot « Ashkénaze » vient d’un terme hébreu désignant l’Allemagne. Leur culture s’est développée au contact du monde germanique, et leur langue traditionnelle, aujourd’hui en grande partie disparue, était le yiddish, un mélange d’allemand, d’hébreu et de langues slaves. Ils ont été fortement marqués par les persécutions médiévales, les pogroms et, bien sûr, par la Shoah qui a décimé une grande partie de cette communauté.
Les Juifs séfarades, quant à eux, sont originaires de la péninsule ibérique, c’est-à-dire de l’Espagne et du Portugal. Le mot « Séfarade » dérive de « Sefarad », un terme biblique pour désigner l’Espagne. Après l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492, beaucoup se sont réfugiés en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), dans l’Empire ottoman (Turquie, Grèce, Balkans) ou au Proche-Orient. Ils ont souvent conservé la langue judéo-espagnole, aussi appelée ladino, et ont développé une culture influencée par le monde arabo-musulman.
Sur le plan religieux, les deux groupes partagent le fondement du judaïsme, mais il existe des différences liturgiques, musicales et juridiques (halakhiques). Les Séfarades suivent généralement une tradition plus proche de celle des sages du Talmud de Babylone, tandis que les Ashkénazes ont leurs propres codes et coutumes, notamment dans les prières, les rites culinaires (kashrout) et les lois du mariage ou du divorce. Par exemple, la prononciation de l’hébreu diffère entre les deux communautés.