Si l’on se souvient des Lumières pour ses grandes avancées intellectuelles, le XVIIIe siècle revêt également une face plus sombre : un socle de la domination patriarcale. À cette époque, de nombreux textes philosophiques et scientifiques ont brandi la rationalité et l’objectivité pour justifier une infériorité supposée naturelle des femmes qu’elles porteraient dans leur corps : c’est ce qu’on appelle la naturalisation. Par quels arguments les discours scientifiques et médicaux des Lumières ont-ils légitimé les différences entre hommes et femmes et leur hiérarchisation ? Comment rendre compte de ce processus de naturalisation et de normalisation ? Quelles contraintes de genre et quelles pathologies cette naturalisation génère-t-elle ? Quelles traces de ce processus subsistent dans notre société actuelle ?