Au lendemain de la Grande Guerre , il existe une mémoire nationale, mais aussi une mémoire familiale vive. D’autres mémoires se mettent en place grâce à la littérature et au cinéma, jouant ainsi le rôle de catharsis. L’entre-deux-guerres est dominé par le souvenir du conflit, entretenu au sein des fratries, mais aussi l’appréhension d’un nouvel affrontement. Toutefois, en dépit des crises à la fois gouvernementales, internationales ou même économiques, la politique ne cesse de susciter un réel engouement dans la société française : la participation aux élections reste élevée, et l’importance des extrêmes dans la vie politique est réelle. La France vit ainsi une forme de paradoxe : alors que, chaque jour, on souhaite oublier la guerre, les années 1930 ne laissent guère d’illusions sur l’avenir, tant et si bien que la France entre dans une nouvelle guerre en 1939 avec l’esprit de la défaite.