Fades, les haricots ? Pas du tout ! Une exploration enthousiaste des potentialités de cette plante, qui fait l’objet de recherches agronomiques, scientifiques et gastronomiques aux quatre coins de l’Europe.

Originaire du centre et du sud de l’Amérique et introduit en Europe au XVIe siècle, le haricot commun, bien que courant dans la cuisine traditionnelle, est aujourd’hui majoritairement cultivé pour l’alimentation animale. Pourtant, cette légumineuse a tous les talents : facile à cultiver, pauvre en graisses, riche en protéines, en fibres et en acides gras essentiels, elle s’avère aussi bénéfique pour la flore intestinale que pour la biodiversité ou le climat. C’est la même espèce – de son nom latin phaseolus vulgaris – qui produit le haricot vert et le haricot à écosser, dont on consomme la graine fraîche ou séchée. Et il en existe dans le monde des milliers de variétés, pour une multitude de couleurs et de saveurs. À l’heure où la végétalisation de nos assiettes devient un impératif, cette plante – tout comme ses cousins, la féverole, le pois jaune ou le pois chiche – intéresse autant les scientifiques que les agronomes.

« Superaliment »
Ce documentaire propose un enthousiasmant tour d’Europe des recherches et initiatives novatrices développées autour du haricot. À l’Institut Leibniz de recherche sur la génétique végétale et les plantes cultivées, en Saxe-Anhalt, Kerstin Neumann dirige l’expérience de science citoyenne « Increase ». S’appuyant sur une gigantesque banque de semences, celle-ci vise à étudier les variétés les mieux adaptées au changement climatique en Europe grâce à la contribution de milliers de jardiniers amateurs issus de vingt-sept pays. En marge du projet, des chercheurs de l’université Paris-Saclay se penchent sur les bienfaits de la polyculture en association avec le maïs – un bel exemple de collaboration végétale. En Rhénanie, l’agriculteur Karl Adolf Kremer mise sur la féverole, qui enrichit les sols en azote et favorise la biodiversité. À l’université de Halle, une équipe de nutritionnistes travaille à améliorer la digestibilité des légumineuses, notamment grâce à la fermentation, qui permet d’élaborer un substitut végétal au fromage. Entre possibilités gustatives et vertus environnementales, une invitation à remettre ce « superaliment » dans nos menus…

Documentaire de Marcus Fitsch (Allemagne, 2024, 52mn)
Documentaire disponible jusqu’au 19/10/2025