Article | L’histoire des casinos au Canada : origines, réglementation et développement

Le Canada est historiquement une nation d’aventuriers, c’est-à-dire de gens qui ont le goût de la découverte et qui aiment tenter leur chance, dans tous les sens du terme. Aujourd’hui, cette culture a favorisé l’esprit d’entreprise et fait aussi que les Canadiens ont conservé le goût du jeu en général et du jeu d’argent en particulier.Ces pratiques ont néanmoins beaucoup évolué avec les années et, avec elles, les réglementations qui les accompagnent, notamment depuis l’essor des casinos numériques. Nous nous proposons donc ici une synthèse de l’histoire des casinos au Canada des origines à nos jours, pour finir sur un bilan de l’industrie aujourd’hui. Car l’ère numérique a bien sûr bouleversé le secteur, tant et si bien que les plates-formes en ligne pullulent désormais : d’ores et déjà, découvrez les casinos en ligne populaires au Québec pour vous faire une idée plus précise du marché.

1. Les premières pratiques de jeu parmi les populations autochtones

Bien avant que ne débarquent les premiers Européens, les populations autochtones du Canada pratiquaient bien entendu déjà le jeu, sous plusieurs formes. Il ne revêtait alors pas seulement une dimension ludique, mais aussi spirituelle et symbolique.Le plus connu d’entre eux aujourd’hui est sans doute le slahal, mais ce n’est pas le seul. Quoique ces premières pratiques soient loin du jeu tel que nous le concevons, l’idée est la même : s’offrir au hasard, parier, espérer gagner.

2. L’émergence du jeu moderne légal au XXe Siècle

Le jeu de hasard moderne (rappelons que la première machine à sous est inventée à la fin du XIXe Siècle aux Etats-Unis) est longtemps demeuré illégal au Canada. S’il faut y voir des motifs moraux, le pays craignait aussi une contagion par la criminalité organisée venue des Etats-Unis. Aucun cadre légal n’ayant été prévu pour le jeu, les gouvernements successifs préféraient maintenir un interdit total… ce qui n’appelait évidemment pas à une évolution du droit, et ainsi de suite. Le serpent se mordait la queueUne première initiative voit le jour en 1969 : les provinces canadiennes sont alors autorisées à organiser des loteries à des fins caritatives. La porte juridique s’entrouvre alors, pour ne plus se refermer.

3 . L’établissement des premiers casinos au Canada

Le tout premier casino (légal) ouvre ses portes en 1989 à Winnipeg, dans la province du Manitoba. Dès lors, d’autres suivent : Montréal, Edmonton, Vancouver… Le succès a été au rendez-vous, puisque ces établissements ont attiré à la fois des touristes et des résidents, générant des revenus plus que notables pour les pouvoirs locaux et favorisant le développement des infrastructures touristiques.A l’heure où nous écrivons ces lignes, il existe une centaine de casinos physiques au Canada. Le Québec seul en compte une dizaine, dont celui de Montréal est l’un des plus grands du pays.

4. Réglementation gouvernementale et contrôle provincial

Protecteur dès l’origine, le droit canadien en matière de jeux de hasard est demeuré strict, au grand bénéfice des joueurs. La gestion en est très décentralisée : chaque province dispose d’un pouvoir de gestion, ce qui permet un contrôle plus efficace ainsi qu’une meilleure adaptation des règles aux réalités locales.Divers organismes régissent ainsi le jeu sur des territoires bien définis : la Société des loteries du Québec (plutôt connue sous le nom de Loto-Québec),  la British Columbia Lottery Corporation, etc. Leur fonction première, via la définition de règles et la surveillance de leur bonne application, est de s’assurer que les joueurs bénéficient d’une expérience équitable et sécurisée.

5. L’expansion des complexes de casinos et du tourisme

Comme on l’a vu, l’expansion des casinos physiques a eu une influence notable sur les territoires concernés. Le développement d’un casino amène en effet celui d’une constellation de services qui lui sont liés plus ou moins directement : hôtels et restaurants, bien sûr, mais aussi salles de spectacle et de concert, etc.Cette expansion a aussi fait naître de nouvelles passions au sein de la population. Ainsi les jeux de cartes, populaires depuis aussi longtemps qu’on puisse le vérifier, ont-ils connu un nouvel âge d’or sous l’influence des casinos. La pratique du poker, notamment, s’est considérablement répandue, et avec elle l’exploration des meilleures techniques de jeu.

6. L’essor des casinos en ligne et des jeux numériques

Comme partout dans le monde, l’arrivée d’internet puis sa massification ont bouleversé l’industrie du jeu au Canada. Comment, dans un pays aussi vaste, la possibilité de jouer de partout et à tout moment aurait-elle pu ne pas connaître un immense succès ?Cette évolution a donné un coup de fouet à l’industrie, et cela avec d’autant plus de force que le public commençait juste à accéder à des salles de jeu. Autrement dit : le casino numérique est arrivé à un moment où le casino tout court avait encore un goût de nouveauté. Aujourd’hui, héritage historique oblige, c’est la loterie qui domine l’industrie du jeu au Canada (plus de 65% de participants). La part des jeux de casino va cependant grandissant : ainsi un Canadien sur cinq fréquente-t-il désormais les casinos. Et cette part est même spectaculaire si on fait le détail des provinces : deux joueurs pour trois habitants au Québec, quatre pour cinq en Ontario…!

7. L’impact socio-économique des casinos au Canada

Si le droit canadien a été longtemps frileux à l’endroit des casinos, ce n’est pas par hasard : c’est parce que leur existence a nécessairement des conséquences sociales et économiques. D’où l’importance de procéder à une légalisation progressive et contrôlée, de sorte à maîtriser ces impacts tout en bénéficiant des milliers d’emplois et des recettes fiscales colossales que permet cette industrie.On estime ainsi que l’industrie a créé plus de 130 000 emplois directs depuis 2000, tandis que les recettes fiscales annuelles s’élèvent à plus de 15 milliards de dollars. Une manne qu’il importe de contrôler, en somme. Ce contrôle est d’autant plus important que les risques liés aux jeux d’argent sont connus : dépendance, endettement, etc. C’est pourquoi le Canada et ses provinces ont créé différents programmes de prévention et de sensibilisation (comme le MyPlayBreak en Ontario, qui permet de se désinscrire temporairement de tout accès aux jeux).

Conclusion

On l’a donc vu : l’installation de l’industrie des casinos au Canada s’est faite progressivement et de manière toujours contrôlée. Instruits par l’exemple états-unien, les gouvernements canadiens successifs ont veillé à toujours maîtriser la régulation des jeux d’argent, ce qui permet à l’industrie d’être aujourd’hui à la fois saine et transparente. Une gageure quand on considère que, tous types de jeux d’argent confondus, près de 80% des Canadiens en pratiquent au moins un.Le défi actuel est bien sûr lié aux développements technologiques et aux changements qu’ils amènent : facteur de modification des habitudes de jeu, il entraîne naturellement une réponse du législateur, qui continue de jouer son rôle de protection du public à travers de nouvelles pratiques réglementaires.