Article | Les Vandales ou la ruine comme mode de vie

Les Vandales, sous le joug de la cupidité et la soif de domination, ont indubitablement marqué leur empreinte dans le sable du temps. Ce peuple germanique a défini l’ère du Ve siècle après J.-C., avec une politique de destruction systématique et de ravage, qu’il semble avoir instaurée.

Les Vandales ont su se distinguer des autres peuples germaniques, souvent injustement taxés de « barbares ». Ils ont non seulement suscité la crainte, mais aussi la haine, y compris parmi leurs congénères germains.

L’origine des Vandales : de la Pannonie et la Dacie à la Gaule

À l’origine implantés en Pannonie et en Dacie au IIIe siècle, ils ont suivi les traces des Suèves et des Alains, pour finalement abandonner ces terres. Tels des loups affamés, ils ont envahi la Gaule, dévastant cette terre de passage pendant deux ans avant de s’immiscer en Espagne en 409, d’où ils furent finalement expulsés par les Wisigoths.

Incités à toujours avancer vers le sud par d’autres peuples germaniques, les Vandales, sous la houlette du redoutable Genséric, ont réussi à établir leur propre royaume, un royaume usurpé à l’Empire romain avec Carthage comme capitale.

Carthage : l’établissement d’un royaume en Berbérie

Des terres de la Berbérie, qu’ils ont réussi à conquérir à l’exception de quelques bastions de résistance chrétienne, de Carthage et des principales villes côtières, les Vandales ont orchestré une série d’opérations de piratage à travers la Méditerranée.

Ces prédécesseurs des « barbaresques » – terme utilisé pour désigner les pirates musulmans qui sévissaient en Méditerranée du XIVe au XVIIIe siècle – ont pillé la Corse, la Sicile, la Sardaigne et les côtes espagnoles.

Aucun territoire n’échappait à leur emprise, aucune étendue d’eau ne leur résistait, au point de faire douter de la pertinence de la politique qui avait consisté à les chasser de l’Europe continentale.

L’attaque audacieuse sur Rome et le sac de la ville

Il est indéniable que l’ancienne Berbérie offrait des avantages stratégiques considérables pour toute entité cherchant à dominer la Méditerranée. Les Carthaginois en avaient fait la démonstration, et les Barbaresques allaient le confirmer par la suite.

Gonflés de leur puissance et de leur richesse, les Vandales n’ont pas hésité à frapper l’Empire au cœur. En 455, ils ont mis Rome à sac et ont capturé l’épouse et les deux filles de l’empereur Valentinien III.

La fin de l’ère vandale : l’intervention des Byzantins

Ce n’est qu’au VIe siècle, avec l’intervention des Byzantins – incarnés par le célèbre général Bélisaire – que le règne sans partage des Vandales prendra fin. Balayés de la Méditerranée et anéantis en Afrique du Nord, les Vandales seront massacrés ou déportés, s’effaçant ainsi définitivement de l’histoire du monde.

La lueur de leur règne brutal, toutefois, continuera de briller, un phare sombre rappelant le potentiel destructeur de l’ambition débridée et du désir de domination.