Les philosophies de Spinoza et de Leibniz représentent deux systèmes de pensée profondément influents dans l’histoire de la philosophie occidentale, chacun apportant des contributions significatives à des domaines allant de la métaphysique à l’éthique, en passant par la philosophie de la connaissance.

Baruch Spinoza, philosophe hollandais du XVIIe siècle, est célèbre pour son système philosophique moniste. Pour Spinoza, l’unité fondamentale de toute réalité est la substance infinie, qu’il identifie à Dieu ou à la nature. Selon sa vision, tout ce qui existe découle de cette substance unique, qui possède une infinité d’attributs (dont nous ne percevons que deux principalement : l’étendue et la pensée). Pour Spinoza, Dieu et la nature ne font qu’un, et l’univers dans son ensemble est une expression de cette substance unique. Ainsi, Spinoza rejette la dualité traditionnelle entre Dieu et le monde, soulignant plutôt une immanence totale et une interconnexion universelle.

Cette conception moniste a des implications profondes pour la compréhension de la réalité humaine et de la moralité. Spinoza propose une éthique émanant directement de sa métaphysique. Pour lui, la libération de l’individu passe par la compréhension de sa place dans l’ordre naturel et la maîtrise de ses passions par une connaissance adéquate. Il affirme que le bien suprême réside dans la connaissance de Dieu ou de la nature, ce qui mène à une vie éthique et raisonnable, marquée par la béatitude ou béatitude intellectuelle.

Gottfried Wilhelm Leibniz, contemporain de Spinoza, développe une philosophie qui diffère profondément tout en partageant certains points communs. Leibniz est également un moniste, mais il postule l’existence d’une multitude de substances simples, qu’il appelle « monades ». Chaque monade est unique et indivisible, représentant une unité spirituelle et active qui exprime la totalité de l’univers depuis son propre point de vue. Contrairement à Spinoza, Leibniz maintient une vision théiste traditionnelle où Dieu joue un rôle crucial en tant que créateur et conservateur de l’harmonie préétablie entre les monades.

Pour Leibniz, chaque monade reflète l’ensemble de l’univers à sa manière, sans interaction directe avec les autres monades. Cette perspective conduit à une vision optimiste de l’univers comme étant le meilleur des mondes possibles, où chaque événement, malgré les apparences, contribue à une harmonie préétablie ordonnée par la volonté divine. En outre, Leibniz développe une théorie de la connaissance complexe basée sur la « préformation », où chaque monade contient en elle-même sa propre histoire et son propre développement, reflétant ainsi une réalité perçue à partir de sa propre perspective.