
Le Japon, terre de traditions et de spiritualité, abrite des milliers de sanctuaires shintoïstes et de temples bouddhistes qui témoignent de son riche héritage culturel. Chaque année, des millions de visiteurs s’y rendent pour admirer leur architecture, profiter de leur atmosphère paisible et en apprendre davantage sur les croyances locales.
Pourtant, avant d’explorer ces lieux sacrés, il est essentiel de connaître certaines règles et coutumes pour profiter pleinement de l’expérience. Voici tout ce qu’il faut savoir avant de visiter ces lieux de culte emblématiques.
Comprendre la différence entre sanctuaires et temples
Les sanctuaires shintoïstes et les temples bouddhistes sont souvent confondus, mais ils relèvent de traditions spirituelles distinctes.
- Les sanctuaires shintoïstes (神社, jinja) sont dédiés aux kamis, des divinités ou esprits de la nature selon la religion shinto. Ils sont reconnaissables à leurs portails en bois rouge appelés torii.
- Les temples bouddhistes (寺, tera ou oji) sont consacrés au bouddhisme, une religion importée de Chine et de Corée au VIe siècle. Ils possèdent souvent une grande salle de prière et une statue du Bouddha.
« Un dicton japonais dit : ‘On naît shintoïste, on meurt bouddhiste’, ce qui reflète l’importance de ces deux traditions dans la vie des Japonais. »
Bien que différents, ces lieux coexistent harmonieusement au Japon, et il n’est pas rare de voir un sanctuaire shinto et un temple bouddhiste dans la même ville, voire sur le même site.
Les règles de conduite à respecter
Comme tout lieu sacré, les sanctuaires et temples japonais imposent un certain code de conduite que les visiteurs doivent respecter.
1. Se purifier avant d’entrer
À l’entrée des sanctuaires, vous trouverez souvent un bassin d’eau avec des louches en bois appelé temizuya. Voici la procédure à suivre :
- Prenez une louche avec la main droite et versez un peu d’eau sur la main gauche.
- Passez la louche dans la main gauche et lavez votre main droite.
- Versez un peu d’eau dans votre main gauche pour vous rincer la bouche (ne buvez pas directement depuis la louche).
- Inclinez légèrement la louche pour que l’eau restante s’écoule sur le manche et reposez-la.
« Cette purification symbolise le nettoyage du corps et de l’esprit avant d’entrer dans un espace sacré. »
2. Respecter le silence et l’atmosphère paisible
Les temples et sanctuaires sont avant tout des lieux de recueillement. Il est donc important de :
- Éviter de parler trop fort
- Ne pas courir ou s’agiter
- Mettre son téléphone en mode silencieux
Dans certains temples, la photographie peut être interdite, surtout à l’intérieur des bâtiments. Il est préférable de vérifier les panneaux ou de demander au personnel.
3. La posture lors des prières
Devant un sanctuaire shintoïste, la prière suit un rituel précis :
- Jetez une pièce dans la boîte à offrandes.
- Inclinez-vous deux fois.
- Frappez dans vos mains deux fois.
- Inclinez-vous une dernière fois en silence pour prier.
Dans un temple bouddhiste, en revanche, il suffit généralement d’allumer un encens et d’incliner légèrement la tête en signe de respect.
« Chaque geste a une signification profonde : le battement de mains dans un sanctuaire shinto attire l’attention des dieux, tandis que l’inclinaison dans un temple bouddhiste marque l’humilité. »
Les objets sacrés et souvenirs à rapporter
Les temples et sanctuaires japonais proposent souvent des objets spirituels que les visiteurs peuvent acheter pour porter chance ou protection.
1. Les omamori : porte-bonheur personnalisés
Les omamori (お守り) sont des amulettes en tissu renfermant une prière ou une bénédiction. Il en existe pour différents domaines de la vie :
- Réussite aux examens
- Protection en voyage
- Chance en amour
- Bonne santé
Ils doivent être conservés précieusement et ne doivent jamais être ouverts, sous peine de perdre leur efficacité.
2. Les ema : plaques votives
Les ema (絵馬) sont de petites tablettes en bois sur lesquelles les visiteurs écrivent un vœu ou une prière avant de les suspendre dans un sanctuaire. Chaque sanctuaire propose ses propres motifs, souvent liés à la divinité qu’il abrite.
« Certaines personnes reviennent chaque année pour voir si leur vœu s’est réalisé et remercier les dieux. »
3. Les goshuin : calligraphies sacrées
Le goshuin (御朱印) est un sceau calligraphié délivré par les temples et sanctuaires. Il s’obtient en achetant un carnet spécial (goshuincho) et en le faisant signer par un moine ou un prêtre lors de la visite.
Ce carnet devient un véritable journal de pèlerinage, et de nombreux Japonais en font la collection.
Les temples et sanctuaires à ne pas manquer
Si vous visitez le Japon, certains sanctuaires et temples emblématiques méritent particulièrement le détour.
1. Fushimi Inari Taisha (Kyoto)
Célèbre pour ses milliers de torii rouges, ce sanctuaire est dédié à Inari, divinité du riz et du commerce.
2. Kinkaku-ji (Kyoto)
Le « Pavillon d’Or » est l’un des temples bouddhistes les plus spectaculaires du pays, recouvert de feuilles d’or.
3. Senso-ji (Tokyo)
Le plus ancien temple de Tokyo, avec son immense lanterne rouge et sa rue commerçante animée.
4. Itsukushima-jinja (Miyajima)
Ce sanctuaire flottant est célèbre pour son torii géant dressé dans la mer, l’un des paysages les plus emblématiques du Japon.
« Il existe plus de 80 000 sanctuaires et 77 000 temples au Japon, offrant une diversité incroyable d’architectures et d’histoires. »
Conclusion
Visiter un sanctuaire shintoïste ou un temple bouddhiste est une expérience incontournable pour comprendre l’âme du Japon. En respectant les rites et coutumes, vous pourrez pleinement apprécier la spiritualité qui imprègne ces lieux. Que vous soyez en quête de sérénité, de culture ou simplement curieux, ces sites sacrés offrent un voyage hors du temps au cœur des traditions japonaises.