Le combat de la Grèce pour l’indépendance par-delà les champs de bataille se déroule aussi sur le terrain littéraire. Les chants populaires recueillis et publiés pour la première fois par Claude Fauriel (1824-1825) révèlent à l’Occident la richesse poétique de la langue grecque moderne. Dans le sillage de cette tradition tout au long du XIXe siècle la poésie et le roman fleurissent en Grèce contribuant à renforcer une identité nationale naissante. Au sein de ce très riche paysage littéraire on s’attachera plus particulièrement à quelques figures puissamment originales comme Dionysios Solomos (1798-1857) le grand poète romantique auteur de l’Hymne à la Liberté devenu l’hymne national grec mais aussi de la fameuse et énigmatique Femme de Zante ; ou Dimitrios Vikélas (1835-1908) négociant cosmopolite et écrivain à l’origine de la tenue des premiers jeux olympiques modernes en 1896 à Athènes et auteur d’un des tout premiers romans réalistes grecs Loukis Laras racontant les aventures d’un jeune marchand grec de Smyrne pendant la guerre d’Indépendance. L’écriture autobiographique connaît également durant toute cette période un essor exceptionnel avec les témoignages des héros de la Révolution dont les Mémoires du général Makriyannis (1797-1864) offrent l’exemple le plus célèbre. Ce parcours dans la littérature grecque du XIXe siècle privilégiera les textes et sera accompagné de lectures.