La France du 18e siècle a fondé une part de son identité nationale sur sa pratique de la galanterie et sur la définition de comportements amoureux spécifiques. Les plus grands peintres (Watteau, Boucher, Fragonard) ainsi que les plus brillants illustrateurs (Gravelot, Eisen, Moreau le Jeune) ont ainsi consacré leur talent à sublimer ou à critiquer ce champ érotique devenu le centre de la culture des élites.
Les ensembles peints décoratifs, des grands appartements de Versailles aux boudoirs les plus secrets, en ont porté l’empreinte. Les artistes ont en outre collaboré, de manière inédite, à l’illustration de la littérature érotique de l’époque. Boucher, Fragonard, Moreau le Jeune et leurs émules ont ainsi orné les chefs-d’œuvre, libertins ou sentimentaux, de La Fontaine, Crébillon, Voltaire ou Rousseau.
C’est tout ce riche univers amoureux (incroyablement varié voire antagoniste : galant, tendre, voluptueux ou passionné !) que les peintres français du 18e siècle ont exploré avec une fécondité inédite.