Simonne Mathieu, une figure emblématique du tennis français, a marqué l’histoire par sa ténacité et son engagement, tant sur les courts qu’en dehors. Née le 31 janvier 1908 à Neuilly-sur-Seine, Simonne Mathieu a su gravir les échelons pour devenir l’une des plus grandes joueuses de tennis de son époque, mais son parcours est également jalonné de luttes et de défis qui dépassent largement les terrains de jeu.

Simonne Mathieu a commencé à jouer au tennis dès son plus jeune âge et s’est rapidement imposée comme une joueuse redoutable. Elle a remporté son premier titre en simple en 1927, à seulement 19 ans. Son style de jeu était caractérisé par une grande puissance et une résilience exceptionnelle, qualités qui lui ont permis de dominer ses adversaires. Elle a gagné deux fois le tournoi de Roland-Garros en simple, en 1938 et 1939, et a également remporté treize titres en double dames et en double mixte dans les tournois du Grand Chelem. Ces exploits lui ont valu une reconnaissance internationale et une place de choix dans l’histoire du tennis.

La véritable histoire de Simonne Mathieu ne se limite pas à ses succès sportifs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a fait preuve d’une résistance et d’un courage remarquables. En 1940, alors que l’armée allemande envahit la France, Mathieu décide de ne pas rester les bras croisés. Elle rejoint la France libre et s’engage dans les Forces françaises libres sous la direction du général de Gaulle.

Mathieu a participé activement à des missions de résistance en Afrique du Nord, utilisant son intelligence stratégique et son détermination pour soutenir l’effort de guerre. Elle a été affectée au bureau central de renseignement et d’action, où elle a joué un rôle crucial dans les opérations de renseignement et de sabotage contre les forces de l’Axe. Ses actions héroïques lui ont valu plusieurs distinctions, dont la Croix de Guerre et la Légion d’honneur.

Après la guerre, Simonne Mathieu est retournée au tennis, mais son implication dans le sport ne s’est pas limitée à la compétition. Elle a également contribué à l’administration du tennis et à la promotion du sport en France. En 1946, elle a été l’une des fondatrices de la Fédération internationale de tennis féminin, visant à offrir plus d’opportunités aux femmes dans le tennis.

L’impact de Simonne Mathieu se fait encore sentir aujourd’hui. Le court n°1 de Roland-Garros porte son nom, un hommage à ses contributions inestimables au tennis et à son courage en tant que résistante. Ce court, surnommé « le Simonne Mathieu », est un rappel constant de la force, de la détermination et du dévouement dont elle a fait preuve tout au long de sa vie.