Les débuts difficiles de la Vème république. Instaurée en 1958, elle fut marquée par une série de défis et de controverses. Cette période inaugurale fut une époque charnière, où le paysage politique français subissait des changements profonds et parfois tumultueux.

L’établissement de la Cinquième République intervint dans un contexte de crise institutionnelle aiguë, avec une instabilité politique récurrente sous la Quatrième République. Face à cette situation, le général Charles de Gaulle, figure emblématique de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, fut rappelé au pouvoir pour restaurer l’autorité de l’État et fournir une stabilité politique durable.

Cependant, les débuts de la Cinquième République furent loin d’être un long fleuve tranquille. Dès ses premiers jours, le nouveau régime fut confronté à des oppositions internes et externes. Sur le plan intérieur, les partisans de l’ancienne République exprimèrent leur méfiance envers ce nouveau système, craignant une concentration excessive du pouvoir entre les mains du président. Les tensions politiques étaient palpables, avec des débats animés au sein de l’Assemblée nationale et une certaine méfiance à l’égard des intentions du général de Gaulle.

Sur le plan extérieur, la transition vers la Cinquième République fut également marquée par des défis majeurs. La guerre d’Algérie, qui avait profondément divisé la société française et ébranlé les fondements de la Quatrième République, constituait un enjeu crucial. De Gaulle hérita d’un conflit complexe et délicat, nécessitant à la fois des compétences diplomatiques fines et une gestion ferme sur le plan militaire. Les négociations avec les dirigeants du Front de libération nationale (FLN) et la recherche d’une solution politique acceptable pour toutes les parties concernées représentaient un défi de taille.

Malgré ces obstacles, la Cinquième République parvint progressivement à s’affermir. La constitution de 1958, élaborée sous la supervision du général de Gaulle, conférait au président des pouvoirs considérables, mais elle établissait également un équilibre entre les différents organes de l’État. Le bicamérisme, avec un Parlement composé de l’Assemblée nationale et du Sénat, visait à garantir une représentation équilibrée des intérêts nationaux.