La Croatie, avec ses côtes scintillantes et ses eaux cristallines, est depuis longtemps une destination prisée par les amateurs de plage et de nature. Cependant, cette beauté naturelle est aujourd’hui menacée par un phénomène croissant : le surtourisme. Cette surabondance de visiteurs, attirés par les charmes inégalés de la mer Adriatique, commence à laisser des marques profondes sur l’écosystème fragile de la région.

Le littoral croate est souvent salué pour ses plages immaculées et ses eaux transparentes, qui offrent un refuge à une biodiversité marine riche. Pourtant, les impacts de la fréquentation touristique intense se font de plus en plus sentir. Les plages, autrefois préservées, se transforment en vastes étendues de sable saturées, où l’espace personnel est devenu une denrée rare. Les périodes de pointe, notamment pendant les mois d’été, voient affluer des foules qui transforment les rivages en lieux bondés, mettant à l’épreuve les infrastructures locales et les capacités d’accueil.

Cette affluence n’est pas sans conséquence. Les écosystèmes marins qui bordent les côtes croates, notamment les prairies sous-marines de posidonies et les récifs coralliens, subissent une pression accrue. L’érosion côtière, exacerbée par le passage incessant de visiteurs, entraîne une dégradation de ces habitats essentiels. En outre, la pollution plastique, alimentée par les déchets laissés par les touristes, se déverse dans la mer, menaçant la vie marine et perturbant les chaînes alimentaires.

Les coraux, qui jouent un rôle crucial dans la protection des côtes et la fourniture d’abris pour de nombreuses espèces marines, sont particulièrement vulnérables. Ils sont souvent endommagés par les activités de plongée non régulées, où les baigneurs, parfois inconscients, touchent ou endommagent ces structures délicates. Parallèlement, le tourisme maritime, avec ses nombreux bateaux et jet-skis, contribue à l’encombrement des voies navigables et à la pollution de l’eau, nuisant encore davantage à la qualité des écosystèmes marins.

Les impacts du surtourisme ne se limitent pas seulement à l’environnement. Les communautés locales, qui ont traditionnellement vécu en harmonie avec leur environnement naturel, sont confrontées à des défis de taille. La pression pour développer des infrastructures adaptées à une demande touristique sans cesse croissante conduit souvent à une urbanisation accélérée, mettant en péril les paysages pittoresques et la qualité de vie des résidents. Le phénomène de la gentrification s’accompagne également d’une hausse des prix, rendant la vie quotidienne plus coûteuse pour les habitants.

Pourtant, il existe des initiatives visant à atténuer ces effets néfastes. Certaines politiques locales cherchent à promouvoir un tourisme plus durable, en encourageant des pratiques respectueuses de l’environnement et en sensibilisant les visiteurs aux bonnes conduites à adopter. Des efforts sont également faits pour réglementer l’accès aux zones sensibles, afin de préserver les écosystèmes fragiles tout en permettant une exploitation touristique mesurée.

Disponible jusqu’au 30/09/2024