La liberté d’expression est un défi: celui d’abord de laisser la voix aux opinions minoritaires, contestataires ou marginalisées. Sa prise en compte est essentielle pour les sciences, qui doivent pouvoir questionner les idées reçues et les conformismes; elle l’est tout autant dans la sphère politique, où elle est nécessaire pour dépasser les idéologies et parfois érigée contre ce que certains appellent le «politiquement correct». La liberté d’expression est ainsi un des fondements essentiels d’une société démocratique et pluraliste.
La liberté d’expression peut cependant aussi être brandie paradoxalement pour se soustraire à toute critique. Elle peut se faire rumeur, humiliation publique, ou se trouver revendiquée par des positions de domination pour justifier l’atteinte aux droits ou à la liberté d’autrui. Comment tracer alors la limite d’un bon et d’un mauvais usage de la liberté d’expression?