Dans la jungle de béton, de plus en plus de citadins se prennent d’intérêt pour la cueillette alimentaire. Ils glanent des herbes le long des trottoirs et sèment des légumes entre les pavés. Ces chasseurs-cueilleurs des temps modernes agissent par conviction : la nourriture qu’ils récoltent en ville n’est pas seulement gratuite et délicieuse, mais aussi plus variée que celle proposée en magasin.

Christian Amys est un glaneur professionnel. Dans sa ville natale de Brighton, il part à la chasse aux herbes aromatiques. La station balnéaire anglaise est pour lui un jardin d’Éden urbain. Christian trouve des légumes et herbes sauvages dans les endroits les plus inattendus. Ce quadragénaire ne dépense presque plus rien dans les supermarchés pour se nourrir, il veut être autonome et préfère ne pas dépendre de la grande distribution. Selon lui, rien de mieux que de chercher la nourriture devant sa porte pour savoir d’où elle vient. Christian Amys a travaillé pendant vingt ans comme chef cuisinier avant de rejoindre le mouvement “Urban forager” et de devenir cueilleur urbain. Aujourd’hui, il initie les autres à la découverte du fenouil sauvage, de la berce, de la camomille ananas ou des boutons de pissenlit, et leur montre comment les cuisiner. Christian fournit même de grands restaurants et bars à cocktails.
À Berlin, où elle vit depuis dix ans, Alexis Goertz elle aussi glane son repas au bord des routes et dans des parcs publics. Elle conserve sa moisson en la faisant fermenter. Câpres d’onagre, kimchi d’ail des ours ou choucroute d’herbe aux goutteux : pour Alexis la fermentation est plus qu’un moyen de conservation, elle sublime les plantes et les rend plus faciles à digérer. Régulièrement, la jeune femme propose des ateliers de cueillette urbaine où elle explique ce qui est comestible et ce qu’il vaut mieux laisser en terre afin d’éviter tout risque d’empoisonnement.

Reportage (Allemagne, 2024, 31mn)
Disponible jusqu’au 05/11/2025