En 2007, la bulle spéculative de l’immobilier américain explose. L’Union européenne, elle, n’a jamais paru aussi solide, profitant d’une croissance stable et d’un chômage sous contrôle. Pourtant, ses banques ont largement misé sur les placements américains à haut rendement et une cinquantaine d’entre elles se voient rapidement incapables de faire face à leurs responsabilités.

Parmi les images marquantes du XXIe siècle resteront celles des centaines de personnes, errant tête basse et cartons en main, au pied de la tour de Lehman Brothers, quatrième banque d’affaires américaine, après sa chute en septembre 2008. La crise des subprimes, un produit financier toxique mais rentable issu des dettes privées immobilières de la classe moyenne, et le krach qui s’ensuivit en 2008 ont profondément bouleversé l’économie mondiale. Tandis que l’onde de choc se propage de l’autre côté de l’Atlantique et que les banques vacillent, l’Union européenne tergiverse. Après avoir initialement prôné le recours aux solutions nationales, la Banque centrale européenne (BCE) s’engage en septembre 2008 à renflouer les établissements bancaires grâce à de l’argent public, sans contrepartie. Mais la débâcle financière a déjà muté en crise économique et, dans toute l’Europe, le chômage augmente et les taux de croissance chutent. En novembre 2009, la Grèce, insolvable, se déclare en faillite, appelant à une solution à l’échelle européenne, malgré les réticences allemandes et celles de la BCE. Le plan de sauvetage finalement adopté exige en contrepartie des mesures d’économie censées permettre à la Grèce de résorber son déficit. Mais le « diktat de l’austérité » s’étendant bientôt à l’ensemble des pays de l’UE, la crise devient sociale et politique. Le principe avéré de « privatisation des profits, socialisation des pertes » apparaît comme une gifle infligée aux peuples européens. Les manifestations se multiplient. De ce ressentiment émergent des mouvements altermondialistes ou nationalistes qui contestent l’hégémonie de l’Europe libérale.

Avec le temps, la connaissance du passé s’affine, mais les idées reçues sont parfois tenaces. De la responsabilité de l’Autriche dans les atrocités du nazisme à la faillite européenne engendrée par la crise des subprimes, du rôle joué par l’Angleterre dans la résistance à Hitler à la création de l’État d’Israël, fruit des rapports de force entre grandes puissances, cette passionnante collection documentaire porte un nouveau regard sur l’histoire récente en bousculant les certitudes et en décryptant les faits. Une lecture revue et corrigée, déroulée dans des récits limpides tissés de saisissantes archives.

Série documentaire (France, 2022, 53mn)
Rediffusé jusqu’au 29/07/2024