À l’heure où l’Europe de l’Ouest s’inquiète pour son approvisionnement en gaz, comment ce débat anxiogène est-il perçu en Pologne, en Tchéquie et en Ukraine, pays où la crise énergétique gagne de nombreuses régions ? « Tracks East » montre comment les populations, qui font la queue pendant des heures pour avoir du charbon, se préparent à affronter l’hiver.
De jeunes activistes tchèques occupent la cokerie Svoboda en scandant le slogan « Là où échoue l‘État, nous bloquons ». Quel regard les créatifs polonais, tchèques et ukrainiens d’aujourd’hui portent-ils sur le débat énergétique anxiogène qui agite l’Europe de l’Ouest et sur l’analyse que cette dernière fait de la guerre ?
À en croire Varsovie, la Pologne disposerait de réserves de charbon pour deux cents ans. Du pur bourrage de crâne selon Asthma, jeune rappeur polonais, qui accuse son gouvernement d’incompétence et d’hypocrisie. Pour Tracks East, Nicole Blacha rencontre son compatriote à Lodz, où les universités dispenseront les cours en ligne cet hiver, l’État polonais voulant réduire les frais de chauffage à tout prix. Son album, Manifest, est un cri de colère écologique dédié à la « lost generation » polonaise. À ses yeux, la crise énergétique actuelle résulte de la politique climatique à court-terme des dirigeants, la guerre n’y est pour rien. Un message qui parle à toute une génération en Europe de l’Est.
La question énergétique occupe également la rédaction russe de Fake News qui décrypte des heures d’émissions télévisées d‘État pour disséquer chaque mensonge des propagandistes pro-Poutine.
Enfin, une impressionnante action de solidarité entre voisins dans la région d’Irpin, autrefois occupée par les Russes, montre que même dans les circonstances les plus dures, il est possible de faire un pied de nez à la rhétorique anxiogène russe et à l’hiver.
Reportage disponible jusqu’au 22/11/2023.