Jeanne d’Arc, figure emblématique de l’histoire de France, demeure l’une des héroïnes les plus fascinantes et énigmatiques de l’époque médiévale. Née en 1412 à Domrémy, un village de Lorraine, elle grandit dans un milieu modeste, au cœur d’une France déchirée par la guerre de Cent Ans, opposant le royaume de France à celui d’Angleterre. Dès son plus jeune âge, Jeanne affirme entendre des voix qu’elle attribue à des saints, tels que Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite, lui donnant pour mission de sauver le royaume et de conduire Charles VII au trône.
En 1420, la situation de la France est désastreuse. Une large partie du territoire, y compris Paris, est sous domination anglaise ou bourguignonne, et Charles VII, alors dauphin, peine à asseoir son autorité. Le traité de Troyes, signé en 1420, avait même stipulé que le roi d’Angleterre deviendrait héritier de la couronne française, excluant ainsi Charles VII. C’est dans ce contexte troublé que Jeanne d’Arc entre en scène, affirmant que Dieu lui a confié la mission de libérer la France.
En 1429, alors âgée de seulement 17 ans, Jeanne se présente à la cour du dauphin Charles à Chinon. Sa ferveur, son charisme et sa conviction bouleversent les sceptiques. Après avoir été examinée par des ecclésiastiques pour prouver sa piété et sa moralité, elle obtient la permission de conduire une armée pour libérer la ville d’Orléans, assiégée par les Anglais. Son rôle dépasse les attentes : vêtue d’une armure et brandissant une bannière, elle inspire les troupes françaises, galvanise leur moral et les mène à une victoire éclatante en mai 1429. Cet exploit marque un tournant décisif dans la guerre et conforte sa réputation de messagère divine.
Après Orléans, Jeanne poursuit sa mission. Elle accompagne Charles VII à Reims, où il est sacré roi de France en juillet 1429, consolidant ainsi sa légitimité. Cependant, son étoile commence à pâlir. Les intrigues politiques et les rivalités internes minent ses appuis. En 1430, lors d’une mission pour défendre Compiègne, elle est capturée par les Bourguignons, alliés des Anglais, et vendue à ces derniers. Accusée d’hérésie et de sorcellerie, elle subit un procès inique à Rouen, orchestré par des juges ecclésiastiques soumis aux Anglais. Jeanne, bien que seule et abandonnée, reste ferme dans ses convictions. En mai 1431, à l’âge de 19 ans, elle est condamnée à être brûlée vive.
Sa mort n’éteint pas sa mémoire. Vingt-cinq ans plus tard, un nouveau procès, ordonné par le pape, réhabilite sa mémoire et annule les accusations portées contre elle. En 1920, elle est canonisée par l’Église catholique, devenant ainsi Sainte Jeanne d’Arc, symbole de foi, de courage et de patriotisme.