De compagnie des Indes, l’Histoire a retenu celle de Colbert avec ses soieries et son thé, ses porcelaines chinoises et les piastres espagnoles qui ont fait le bonheur des investisseurs. Cependant, de compagnies françaises il y en a eu avant, et plus particulièrement celle impulsée par les marchands de Vitré avec les armateurs malouins. C’est en effet une sorte d’association de capitaux qui voit le jour à l’époque d’Henri IV pour une expédition de deux navires. Il s’agit de se lancer dans la conquête des contrées disputées déjà aux Portugais par les Anglais et les Hollandais. Les bateaux ne reviendront pas. La cargaison d’un des deux sera récupérée, dit-on, par des Hollandais. Le croisement des archives des pays protagonistes montrent une réalité quelque peu différente. Nous devons connaissance de cette partie de l’Histoire grâce à ce François Martin, rescapé avec une poignée d’hommes, qui aura su garder son enthousiasme, et sa verve qui le fera connaître à la cour. Le roi lui demandera de publier son aventure, bien édulcorée, afin de convaincre les Français d’investir dans la course aux épices.