« Body count », « orbiting », « ghosting »… Aujourd’hui l’amour se consomme plus qu’il nous consume. Notamment sur les applis de rencontres, dont l’offre de potentielles âmes sœurs peut sembler infinie. Si on passe plus de temps à trier nos “matchs” qu’à vivre des relations amoureuses, est-ce qu’on ne traite pas l’amour comme un produit de consommation comme un autre ? Le capitalisme est-il en train d’avoir la peau de la romance ?
Tracks part en “date” avec des artistes qui interrogent la manière dont l’amour est devenu un bien de consommation jetable à l’heure des algorithmes, de la Saint Valentin, aux « voitures de mariage » et autres rituels davantage liés au capitalisme qu’à la découverte de l’autre. Le photographe étasunien Sean Fader dont les portraits de ses « matchs » Grindr confrontent l’image lisse qu’ils donnent sur les apps à leur personnalité réelle. L’artiste et sculptrice espagnole Noemi Iglesias qui explore l’amour en mode fast food, enchaînant 40 dates Tinder en 40 jours. Ou encore le sculpteur et metteur en scène Théo Mercier qui expose le narratif de la rencontre, et bouscule notre vision du désir avec une pièce où l’attirance pour la chair se révèle sous son jour le plus cru.