Comment les théories naissent-elles ? Comment circulent-elles dans la société ?
Historien·nes, sociologues, anthropologues et philosophes aident Laura Raim à faire la
généalogie de ces idées.

Et si on ne faisait pas son deuil ?

Dans cet épisode, Laura s’intéresse au deuil, au rapport que nous entretenons avec nos
morts. Pour ce faire, elle a invité la philosophe belge Vinciane Despret, qui a mené dans
son livre, Au Bonheur des morts, récit de ceux qui restent, une véritable enquête sur les
relations que les vivants continuent à entretenir avec ceux qui ne sont plus. Ensemble,
elles interrogent l’injonction à faire son deuil : quand est-elle apparue ? Vinciane
Despret revient brièvement sur l’histoire du deuil. Récemment, la pandémie a rendu
impossible le fait de prendre soin de nos morts. Dans quelle mesure est-ce que ça a
perturbé le processus de deuil ?

“Quand il y a une absence de rituels, quand il y a une absence de soins donnés aux morts
dont on ressent que cela fait partie de l’obligation des vivants à leur égard, dans
beaucoup de cultures, ça fabrique des fantômes”, explique Vinciane Despret.

Avec également la psychanalyste Laurie Laufer.