Pendant plus de 125 ans, l’Accueil Bonneau a servi ses repas à un grand nombre de déshérités de Montréal. Il y a quelques années, une vingtaine d’habitués de l’Accueil Bonneau formaient une chorale. Au départ, cette formation incongrue se produisait surtout dans les rues et le métro, question de faire quelques sous. Rapidement repérés par les médias, ils furent bientôt invités à se produire lors d’occasions spéciales. L’aventure les entraînera éventuellement à Paris.Le cinéaste Magnus Isacsson les a accompagnés pendant plus de dix-huit mois. Présent à leurs concerts, il s’intéressait surtout à ce qui se passait en arrière-scène. Le film s’attarde aux rapports souvent conflictuels entre les membres du groupe et Pierre, leur chef de chorale. Armé d’une infinie patience, Pierre tente d’introduire quelques règles visant à exercer une meilleure discipline sur « ses gars ». Lorsqu’il propose d’appliquer un contrôle des revenus visant les plus récalcitrants du groupe, une véritable mutinerie éclate. En dépit des révoltes et de la violence parfois physique, ce film nous dévoile des hommes partagés entre leur intérêt individuel et celui du groupe. Denis, Guy, Pierre, Ben, Cola et les autres, éblouissants reflets d’une société qui, par ailleurs, les exclut. Documentaire réalisé par Magnus Isacsson, Images: François Beauchemin, Martin Duckworth, Andrei Khabad, Michael Wees, Montage: Louise Coté, Production: Paul Lapointe