La fête de Pâque (au singulier) et Pâques (au pluriel) ont des origines distinctes mais partagent une symbolique commune autour de la libération et du renouveau.
D’un côté, Pâque (sans « s ») fait référence à la fête juive de la Pessa’h, qui commémore la sortie d’Égypte des Hébreux après des années d’esclavage. Selon la Bible, Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, envoya les dix plaies d’Égypte pour contraindre Pharaon à libérer son peuple. La dernière plaie, la mort des premiers-nés, épargna les maisons juives dont les linteaux avaient été marqués avec le sang d’un agneau sacrifié. Ce passage, signifiant « passage » ou « sauter au-dessus », a donné son nom à la fête, célébrée par un repas rituel, le Seder, au cours duquel sont consommés l’agneau pascal, des herbes amères et des pains azymes.
D’un autre côté, Pâques (avec un « s ») est une fête chrétienne qui célèbre la résurrection de Jésus-Christ après sa crucifixion. Selon les Évangiles, Jésus fut arrêté, jugé et crucifié à Jérusalem durant la Pessa’h juive. Trois jours après sa mort, il serait ressuscité, événement fondateur du christianisme qui symbolise la victoire sur la mort et le péché. Dès les premiers siècles, les chrétiens ont donc adopté cette fête en lui donnant une signification nouvelle. Elle est devenue le moment le plus important du calendrier liturgique, précédé du Carême, période de jeûne et de pénitence, et suivi du temps pascal, qui s’étend jusqu’à la Pentecôte.