En cinquante ans, nous avons perdu en moyenne une heure et demie de sommeil par nuit. Le corps humain rechigne à s’adapter aux absurdités de la vie moderne : il se venge la nuit du stress, de la sédentarité, des horaires de travail décalés et des éclairages néfastes. Il en résulte une multiplication des troubles du sommeil, des nuits blanches en passant par l’apnée nocturne et la narcolepsie.
Or bien dormir joue un rôle majeur dans la régulation du métabolisme. Le manque de sommeil augmente les risques d’obésité, de diabète ou même de la maladie d’Alzheimer, comme l’a démontré la chercheuse Maiken Nedergaard de l’université de Rochester. Car en sombrant dans les bras de Morphée, le cerveau se « purge » : il élimine des toxines et fait le tri dans ses apprentissages.
Marchands de faux sommeil Les chercheurs multiplient aujourd’hui les essais cliniques pour étudier les causes des troubles du sommeil, leurs effets sur la santé, et offrir une alternative aux somnifères. Encore trop souvent prescrits, ceux-ci constituent une rente pour les laboratoires pharmaceutiques. Nocifs pour la mémoire et puissamment addictifs, ils s’apparentent à une anesthésie et procurent un faux sommeil, en aucun cas réparateur. Or une alternative existe, incluant les solutions les plus naturelles (thérapie de groupe, méditation pleine conscience, sophrologie, microsiestes) comme les plus high-tech à l’instar des séances de luminothérapie pratiquées au centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu à Paris, les casques à impulsions électriques ou les médicaments de nouvelle génération…
Mais si la Haute Autorité de santé préconise ces approches et déconseille l’usage de somnifères, l’assurance maladie ne rembourse pas les premières et prend en charge les seconds… Mené en France, en Allemagne et aux États-Unis, un tour d’horizon aussi ambitieux qu’exhaustif des dernières avancées scientifiques autour des troubles du sommeil, nourri de témoignages de chercheurs, de scientifiques et de patients en quête de nuits plus douces.