Une « vitrine de la contestation », ainsi Le Monde décrivait-il le 28 août 1973le Larzac, à l’issue d’un grand rassemblement estival ayant fédéré les contestations. Sur ce plateau isolé, les terres d’une centaine éleveurs étaient menacées par l’extension du camp militaire de La Cavalerie. « Faites labour, pas la guerre » est ainsi l’un des slogans de cette lutte collective imaginative et empreinte d’utopie concrète, qui, de ses débuts (1971) jusqu’à son issue victorieuse (1981), a essaimé sur tout le territoire national en faisant le choix d’une stratégie non-violente. Quatre décennies ans après la décision de François Mitterrand de ne pas étendre le camp militaire du Larzac, l’heure est venue de réinterroger les spécificités de cet épisode historique, demeuré le mètre-étalon des mobilisations environnementales, tout autant que de s’intéresser à ses héritages à la fois locaux et nationaux…