Depuis le 15 octobre 2024, Calais a résolument pris le taureau par les cornes en s’attaquant frontalement au démarchage commercial à domicile ! Désormais, pour s’aventurer dans les rues avec une mallette et un sourire commercial, il faut montrer patte blanche : tout démarcheur doit se déclarer à la mairie au moins 30 jours à l’avance, et toute dérogation à cette nouvelle règle se traduira par une amende de 150 euros. Décryptage de ce dispositif ambitieux et inédit dans la région !
Une mesure nécessaire face aux pratiques abusives
On ne compte plus les Calaisiens floués par des vendeurs peu scrupuleux proposant des installations de pompes à chaleur ou des panneaux photovoltaïques à prix d’or. Ces démarcheurs, souvent mandatés par des entreprises extérieures à la région, surfent sur l’urgence énergétique pour placer des contrats aux tarifs gonflés, parfois 30 à 50 % au-dessus des prix locaux. « On voit même des projets totalement inutiles, comme l’installation de pompes à chaleur dans des maisons mal isolées », déplore Laurent Deletombe, conseiller France Renov.
L’habitat ancien de Calais, marqué par des reconstructions d’après-guerre, attire ces « vendeurs de rêves » qui ciblent des ménages peu informés. Pour couronner le tout, certains démarcheurs en profitent pour subtiliser des objets de valeur, jouant de la confusion créée par leurs belles promesses.
Un premier pas qui fait bouger les lignes
Si l’amende de 150 euros semble légère face aux montants en jeu, il faut comprendre que la mesure est avant tout symbolique, en cela qu’elle envoie un message clair : Calais ne sera plus un terrain de jeu pour les démarcheurs mal intentionnés ! Et l’idée fait des émules, notamment dans des villes comme Armentières et Dunkerque, qui ont déjà adopté des dispositifs similaires. Pour sa part, l’adjoint à la maire de Calais, Philippe Mignonnet, souligne que ces mesures s’intensifient en fin d’année, période où les arnaques fleurissent. Entre les faux agents municipaux réclamant des étrennes et les prétendus techniciens venant vérifier des compteurs inexistants, les habitants ont de quoi être méfiants.
La défense des consommateurs au cœur des préoccupations
Pour contrer ce fléau, la ville distribue des autocollants « Démarchage interdit », disponibles en mairie et à la police municipale. Inspiré du célèbre « Stop Pub », cet outil simple pourrait bien dissuader les démarcheurs malhonnêtes. Et pour cause : démarcher un domicile clairement opposé à cette pratique peut entraîner des sanctions pénales. Une arme légale méconnue mais puissante, comme le rappelle Véronique Pellegrin de l’UFC-Que Choisir.
Le consommateur n’est pas démuni, encore faut-il qu’il soit informé. Les délais de rétractation, par exemple, constituent une protection clé, car comme l’explique Renova Recours, en cas d’omission dans le contrat ils s’étendent à un an. Véronique Pellegrin insiste aussi sur l’importance de lire attentivement les contrats et de vérifier les informations sur le vendeur, des coordonnées aux mentions légales. Nous ne saurions que trop vous conseiller également de faire appel à des associations de défense du consommateurs ou des sociétés spécialisées si vous vous estimez victimes d’un démarchage abusif, d’une vente forcée ou d’une vente suivie d’une prestation non réalisée ou mal réalisée. Des recours existent et des gens sont là pour vous aider !
Un quotidien sous haute surveillance
Sur le terrain, les habitants restent méfiants, voire hostiles. « Je ne réponds même plus à la sonnette », confie Brigitte, une résidente de Calais-Nord. « C’est toujours le même cirque, des gens qui viennent vendre n’importe quoi ». Cette lassitude est symptomatique d’une population assaillie par des pratiques agressives, qu’elles soient téléphoniques ou en porte-à-porte. Mais avec ces nouvelles règles, les Calaisiens reprennent doucement confiance. La possibilité de contacter la police municipale pour vérifier l’autorisation d’un démarcheur est une avancée notable. En cas de doute, une patrouille peut être dépêchée pour identifier les contrevenants.