C’est l’autre mur de la honte : 1 300 kilomètres d’acier pour cinq mètres de hauteur en zone militarisée, qui scindent le désert entre les États-Unis et le Mexique pour bloquer l’immigration clandestine. Une ligne noire, hérissée de tours de contrôle, jalonnée de checkpoints et arpentée par des gardes-frontières, que franchissent encore des trafiquants de drogue et des migrants au péril de leur vie, silhouettes nocturnes et « ombres blanches » détectées par des caméras infrarouges. De ces passages ne restent que des vêtements et des jouets abandonnés, quand des ossements sous le sable – cimetière à ciel ouvert – disent le prix parfois payé.