Depuis des décennies, notre vision du nazisme et de la personnalité d’Hitler est tributaire du fameux livre écrit dans la prison de Landsberg (1923-1924), Mein Kampf. Pourtant, cet ouvrage reste un livre de propagande avec ses manquements volontaires, et donc ses mensonges. Loin d’être un démiurge fruit d’une génération spontanée, Adolf Hitler est un homme de son temps avec un héritage et des influences intellectuelles, mais aussi politiques et sociales. Dans son livre Avant Mein Kampf, la germaniste Anne Quinchon-Caudal démêle le vrai du faux et retrace la généalogie intellectuelle du fondateur du IIIe Reich. Elle retrouve ainsi les racines de son antisémitisme et décrit l’influence déterminante de Dietrich Eckart, écrivain et poète raté, tout comme celle des hommes qu’il fréquenta au sein du Parti des Travailleurs.