Vladimir Poutine a en ligne de mire les républiques d’Asie centrale, essentielles à sa politique d’expansion et sa stratégie face à la Chine. La mainmise du Kremlin sur les sphères politiques et sociétales y est déjà bien réelle. « Tracks East » rencontre des hommes et des femmes originaires d’Asie centrale qui osent remettre en question l’ingérence russe.

Ce ne sont pas des relations fraternelles qui unissent les républiques d’Asie centrale et la Russie, mais bien la poigne de fer de Vladimir Poutine. Ces anciens pays satellites de l’URSS jouent un rôle stratégique et économique crucial. Le Kremlin y resserre son étau et fait taire les voix contestataires.

Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, le coton ouzbek qui sert à fabriquer des explosifs est particulièrement convoité. Le photographe Timur Karpov documente les problèmes causés par ces cultures dans son pays natal et révèle pourquoi l’Asie centrale et la Russie sont si étroitement liées.

Manizha est musicienne, originaire du Tadjikistan, elle vit à Moscou, où le racisme envers les migrants venant d’Asie centrale a encore de beaux jours devant lui. Dans ce numéro de “Tracks East”, celle qui a représenté la Russie au concours Eurovision de la chanson 2021 explique pourquoi elle refuse malgré tout de partir.

Déchu de sa nationalité kirghize, le journaliste d’investigation Bolot Temirov constate depuis longtemps que son gouvernement s’inspire des méthodes du grand-frère russe : la “loi sur les agents étrangers” qui menace les médias indépendants en est un exemple flagrant. En 2022, il est expulsé du territoire et, en 2024, sa femme est condamnée à six ans d’emprisonnement. Pour lui, se battre pour que sa patrie voie des jours meilleurs n’a pas de prix.

Magazine (Allemagne, 2024, 30mn)
Disponible jusqu’au 19/09/2028