Aristote, le philosophe et naturaliste, demeure une figure incontournable de la science antique grecque. Ses traités scientifiques, particulièrement en biologie, se distinguent par leur précision et une logique indéniable.
Débuts de vie
Né en 384 av. J.-C. dans la ville de Stagire, actuellement Stavros, il était le fils de Nicomaque, un médecin reconnu, et de Phaétis, membre d’une noble famille de Chalcis. Après une partie de son enfance passée à Stagire, Aristote déménage à Pella, la capitale de la Macédoine, où son père devient le médecin personnel du souverain Amyntas III, grand-père d’Alexandre le Grand. C’est là qu’il se lie d’amitié avec Philippe, l’un des fils du roi, une relation qui perdurera tout au long de leurs vies.
Suite au décès de ses parents alors qu’il avait entre 10 et 12 ans, Aristote continue ses études dans de multiples domaines. Cependant, son appétit insatiable pour la connaissance le conduit à Athènes, où enseignent les plus grands penseurs et philosophes de son temps.
Déplacement vers Athènes : la soif de connaissances d’Aristote
Arrivé à Athènes en 367 av. J.-C., il intègre d’abord l’école d’Isocrate, mais n’est pas satisfait de l’enseignement y dispensé, qui privilégie la rhétorique à la quête de vérité. Il rejoint ensuite l’Académie de Platon où son intelligence brillante attire rapidement l’attention de Platon lui-même, qui l’appelle affectueusement « le lecteur » ou « l’intelligence ».
À l’Académie, Aristote acquiert une mine de connaissances dans divers domaines comme les sciences naturelles, les mathématiques, l’histoire, l’éthique, entre autres. Il excelle particulièrement en logique, surpassant même son maître.
Platon lui confie la responsabilité d’enseigner la rhétorique, une discipline essentielle pour les jeunes élèves de l’Académie. Durant cette période, il commence la rédaction de divers ouvrages, parmi lesquels « Du ciel », « De la génération et de la corruption » et le livre IV des « Météorologiques ».
Avec le temps, Aristote s’éloigne de la doctrine de Platon, parfois même en formulant des critiques ouvertes. Cependant, il semble qu’il ait toujours conservé un respect profond pour son mentor, même après la mort de ce dernier.
Départ d’Athènes et arrivée sur l’île de Lesbos
Suite à la nomination de Speusippe, le neveu de Platon, à la tête de l’Académie, Aristote, qui n’apprécie pas ce dernier, décide de se rendre à la cour du roi Hermias, sur l’île de Lesbos, en Ionie. Il fonde une école à Assos, port d’attache durant son séjour sur l’île, où il enseigne les sciences et la philosophie.
Durant cette période, il dédie la majeure partie de son temps à l’étude de la biologie et notamment des animaux, aboutissant à la rédaction de l’emblématique ouvrage « Histoire des animaux ».
Précepteur d’un futur grand : Aristote et Alexandre le Grand
En 343 av. J.-C., Aristote est appelé par Philippe de Macédoine pour être le précepteur de son fils, Alexandre. Mettant en pause ses travaux en biologie, il enseigne à l’héritier royal l’histoire naturelle, l’art oratoire et écrit, les coutumes étrangères, la politique et la morale.
Après trois ans de tutelle, Aristote retourne à Stagire, sa ville natale, où il vit avec sa femme et sa fille pendant cinq ans, perfectionnant ses travaux sur les animaux par de nombreuses observations, notamment sur le cheval.
Fondation du Lycée : Le retour d’Aristote à Athènes
L’accession d’Alexandre au trône de Macédoine et la restauration de la paix entre Athènes et Pella incitent Aristote à retourner à Athènes, où il fonde « le Lycée ». Cette école rivalisera avec l’Académie de Platon. C’est à cette époque qu’il développe une méthode de recherche rigoureuse, préconisant l’observation systématique avant toute réflexion.
Cependant, malgré son excellence en anatomie animale, ses hypothèses sur l’anatomie humaine sont parfois erronées. Par exemple, il pensait que le cœur était le centre de la conscience et que le cerveau servait à refroidir le sang.
L’astronomie n’était pas son fort non plus, mais il avait l’intuition que les étoiles, les planètes, les comètes et les étoiles filantes avaient une réalité physique, et soutenait l’idée que la Terre était ronde, hypothèse confirmée par l’observation des navires disparaissant à l’horizon.
Fin de vie
Cependant, la mort d’Alexandre met fin à cette période de travaux intensifs. Aristote est contraint de fuir Athènes avec sa famille en 323 av. J.-C. pour se réfugier à Chalcis, dans la maison de sa mère. Malade, il rédige son testament, désignant Théophraste comme son successeur à la tête du Lycée. Il décède en 322 av. J.-C., laissant derrière lui certains traités inachevés, comme « La génération des animaux ».