Article | Août 1942 – Février 1943 : bataille de Guadalcanal

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses batailles décisives se sont déroulées dans la région du Pacifique Sud. Guadalcanal, une île importante de l’archipel des Salomons, situé au sud-est de la Nouvelle-Guinée, s’est révélée être un théâtre d’opérations militaires crucial. Cet archipel, comprenant également Santa Isabel, marque l’extrémité de l’expansion japonaise dans cette partie du Pacifique.

En janvier 1942, les forces japonaises avaient déjà établi une base navale majeure à Rabaul, en Nouvelle-Guinée, dans le cadre de leur stratégie d’expansion agressive. Leur objectif était clair : contrôler cette région pour entraver les convois maritimes entre les États-Unis et l’Australie, et préparer des offensives contre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie.

Les ambitions japonaises et la riposte américaine

Les Japonais, en visant à dominer le Pacifique Sud, cherchaient à construire un autre aérodrome à l’est de leur position pour renforcer leur capacité à bombarder les navires alliés. Parallèlement, les Américains, conscients de la menace croissante, développaient des projets similaires pour contrecarrer les ambitions japonaises.

En mai 1942, les Japonais prirent l’initiative en occupant les îles voisines de Guadalcanal, notamment Tulagi et Tanambogo. Ils y établirent une tête de pont stratégique sur Guadalcanal elle-même, préparant ainsi le terrain pour leurs futures opérations militaires.

Le débarquement américain et les premières confrontations

Le 7 août 1942, les forces américaines lancèrent une contre-offensive majeure.

Sous le commandement du contre-amiral Turner pour les opérations navales et du général Vandergrift pour les opérations terrestres, quelque 19 000 marines débarquèrent sur les petites îles environnantes, reprenant Tulagi et Tanambogo. Ils débarquèrent ensuite à l’autre extrémité de Guadalcanal, où ils construisirent rapidement une piste d’atterrissage stratégique baptisée Henderson Field. Cette piste, bien que vitale pour la suite des opérations, resta inoccupée jusqu’à la fin août en raison de la menace japonaise.

Les forces navales japonaises, déterminées à couper les lignes de ravitaillement américaines, remportèrent une victoire importante lors de la bataille de Savo, ce qui compliqua la situation pour les Américains. Cependant, les affrontements ne faisaient que commencer.

L’intensification des batailles navales et aériennes

Les mois qui suivirent furent marqués par une série de batailles navales intenses. Parmi elles, la bataille de Santa Cruz en octobre 1942, où les forces américaines tentèrent désespérément de maintenir leurs lignes de ravitaillement ouvertes.

Au cours de ces batailles, les Américains subirent de lourdes pertes, perdant environ 24 navires et 300 avions. Toutefois, la distance entre la base japonaise de Rabaul et Guadalcanal limitait la capacité des Japonais à bombarder efficacement les positions américaines sur l’île.

Les combats terrestres et les lourdes pertes humaines

Privés de l’appui aérien et naval escompté, les Japonais intensifièrent les combats au sol. Les batailles de fantassins devinrent particulièrement violentes, avec des pertes massives des deux côtés. L’offensive japonaise de « Bloody Ridge », menée par le général Kawaguchi en septembre 1942, fut un exemple frappant de la brutalité de ces combats.

Bien que les forces japonaises aient réussi à s’approcher à seulement un kilomètre de la piste Henderson, elles perdirent environ 1 200 hommes, tandis que les marines américains n’en perdirent que 40.

Le déclin japonais et la victoire américaine

En novembre 1942, la situation tourna définitivement en faveur des Américains. Une série de victoires navales permit aux forces américaines de rompre la ligne de ravitaillement japonaise, surnommée le « Tokyo Express ». Coupés de leurs approvisionnements, les 15 000 soldats japonais restants sur Guadalcanal se retrouvèrent dans une situation désespérée.

Privés de vivres, ils furent contraints de se nourrir de ce qu’ils pouvaient trouver, y compris des lézards. En outre, les maladies tropicales, telles que la malaria et la dengue, se propagèrent rapidement parmi les troupes japonaises, causant presque autant de morts que les combats eux-mêmes. Sur les 15 000 soldats, environ 9 000 succombèrent à ces conditions difficiles.

L’évacuation et la fin de la bataille

Les derniers affrontements majeurs se déroulèrent entre le 12 et le 15 novembre 1942, au large de la pointe Tassafaronga. Malgré la résistance japonaise, les Américains restèrent maîtres du terrain. Le 9 décembre, ils purent effectuer la relève de leurs troupes sur le sol de Guadalcanal, consolidant ainsi leur position. Le général Vandergrift, ayant sécurisé la situation, n’eut plus qu’à attendre.

Enfin, début février 1943, les Japonais décidèrent d’abandonner Guadalcanal. Durant la nuit, ils évacuèrent les 13 000 soldats restants, laissant derrière eux les malades, condamnés à un sort incertain. Cette retraite marqua la fin de l’une des batailles les plus féroces et déterminantes de la guerre du Pacifique.

Conclusion

En résumé, la bataille de Guadalcanal fut un tournant majeur dans la Seconde Guerre mondiale. Elle mit en évidence la détermination des forces alliées à stopper l’expansion japonaise dans le Pacifique et démontra la résilience des troupes américaines face à des conditions extrêmement difficiles.

La victoire à Guadalcanal fut non seulement un coup dur pour les ambitions japonaises, mais aussi un encouragement majeur pour les forces alliées dans leur lutte pour le contrôle du Pacifique.