Chaque année, en France, le triste constat est là : dix millions de tonnes de denrées alimentaires parfaitement consommables sont précipitées vers les poubelles. Ce gaspillage représente près d’un tiers de la production alimentaire totale. Un tel chiffre interpelle et soulève des questions fondamentales sur nos pratiques en matière de consommation et de gestion des ressources alimentaires.

Les raisons de ce gaspillage sont multiples, mais une constante demeure : la superficialité des critères de sélection. En effet, trop souvent, des aliments parfaitement sains et comestibles sont rejetés pour de simples défauts d’aspect ou une date de péremption qui approche, alors qu’ils pourraient encore être consommés en toute sécurité.

Cette problématique du gaspillage alimentaire ne se cantonne pas à un seul maillon de la chaîne de production et de distribution. Elle concerne l’ensemble des acteurs impliqués, depuis les producteurs jusqu’aux consommateurs finaux, en passant par les distributeurs et les restaurateurs. Chacun a sa part de responsabilité à assumer dans cette situation alarmante.

Du côté des producteurs, des normes esthétiques strictes imposées par les marchés de la grande distribution poussent à éliminer des produits parfaitement consommables simplement parce qu’ils ne répondent pas à des critères de calibrage ou d’aspect visuel préétablis. Cette pratique conduit à un gaspillage massif de denrées alimentaires souvent encore dans un état optimal de consommation.

Les distributeurs, quant à eux, sont souvent pris dans une logique de surproduction et de surstockage pour répondre à une demande fluctuante. Cette surabondance conduit inévitablement à des pertes, notamment lorsqu’une partie des produits n’est pas écoulée avant leur date de péremption.

Les restaurants et les particuliers ne sont pas en reste. La sur-quantité dans les assiettes des clients et une mauvaise gestion des stocks dans les cuisines contribuent également à ce gaspillage généralisé.

Réalisation : Laure Delalex
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