Article | Alimentation : quels risques présentent le cadmium ?

Le cadmium, un métal lourd souvent négligé dans les discussions sur la sécurité alimentaire, pose de sérieux risques pour la santé humaine. Présent naturellement dans l’environnement, il peut également être libéré dans l’air, le sol et l’eau par diverses activités industrielles telles que l’exploitation minière, la production de batteries et l’incinération de déchets. Cependant, son accumulation dans les aliments est un sujet de préoccupation croissante.

Une fois absorbé par les plantes à travers le sol contaminé, le cadmium peut se retrouver dans une variété de produits alimentaires, notamment les céréales, les légumes-feuilles, les fruits et les crustacés. Les aliments cultivés dans des régions à forte concentration de cadmium dans le sol peuvent contenir des niveaux plus élevés de ce métal toxique. De plus, les pratiques agricoles intensives, telles que l’utilisation de fertilisants phosphatés, peuvent accroître la disponibilité du cadmium pour les plantes, aggravant ainsi le problème.

Les effets du cadmium sur la santé sont multiples et préoccupants. L’exposition chronique à de faibles niveaux de cadmium peut entraîner une accumulation progressive dans les tissus corporels, en particulier dans les reins et le foie, car le cadmium a une demi-vie très longue dans le corps humain. À long terme, cela peut entraîner des dommages irréversibles aux reins, augmentant le risque de maladies rénales telles que l’insuffisance rénale chronique. De plus, le cadmium est classé comme cancérigène probable par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec des liens suspectés avec le cancer du poumon et de la prostate chez l’homme.

Les effets du cadmium ne se limitent pas aux adultes. Les enfants, en raison de leur plus grande sensibilité et de leur taux de croissance plus élevé, sont particulièrement vulnérables aux effets toxiques du cadmium. L’exposition pendant la grossesse peut également avoir des conséquences néfastes sur le développement fœtal, augmentant le risque de retard de croissance, de faible poids à la naissance et de troubles neurocomportementaux.

Pour réduire l’exposition au cadmium, des mesures de précaution sont nécessaires à plusieurs niveaux. Au niveau individuel, il est conseillé de privilégier les aliments provenant de sources biologiques et de limiter la consommation d’aliments riches en cadmium, tels que les crustacés, les céréales complètes et les légumes-feuilles. De plus, le lavage et l’épluchage des fruits et légumes peuvent réduire légèrement la teneur en cadmium. Sur le plan réglementaire, il est impératif de renforcer les normes de qualité des sols et de l’eau pour limiter la contamination par le cadmium, ainsi que de surveiller étroitement les émissions industrielles afin de prévenir la pollution environnementale.