L’Abbaye de Silvacane, située sur la Commune de La Roque d’Anthéron, se dresse entre Luberon et chaîne des Cotes sur la rive gauche de la Durance, voie de communication et chemin de transhumance. Dès 1144, des moines venus de l’abbaye de Morimond, fille de Cîteaux, s’entendent avec la famille des Baux pour s’installer sur un lieu appelé « Silva Cana » (forêt de roseaux). L’emplacement choisi est une zone rocheuse, dominant les marécages Duranciens. Parallèlement à la mise en valeur de nouvelles terres, les familles seigneuriales locales multiplient les donations. Bertrand des Baux entreprend la construction de l’église en 1175. Les XIIème et XIIIème siècles marquent l’épanouissement spirituel et économique de Silvacane, qui fonde l’abbaye de Valsainte (diocèse d’Apt). Elle possède cinq granges, gérées par les frères convers, moines n’ayant pas effectué de vœux, se consacrant essentiellement au travail manuel. Le déclin s’amorce à la fin du XIIIe siècle. L’invasion de l’Abbaye par les moines de Montmajour, la grande Peste, les discordes civiles, la guerre de Cent ans, l’affaiblissement des ordres monastiques (en partie lié à l’apparition de l’imprimerie, enlevant aux moines leur rôle de copistes) ébranlent Silvacane. En 1455, l’Abbaye est rattachée au chapitre de la cathédrale d’Aix-en-Provence et devient l’église paroissiale de La Roque d’Anthéron lors de la création du village en 1513. Dès la fin du XVIème siècle, protestants et catholiques occupent successivement l’abbaye. Spoliée de sa fonction religieuse, l’abbaye se réduit bientôt au rôle de carrières de pierres. En 1742, l’église est désaffectée au profit de celle de La Roque d’Anthéron.