Les feux d’artifices, sous l’Ancien Régime, participent de l’univers des fêtes : célébrations de naissances et de mariages royaux, de couronnements, de traités de paix ou de visites diplomatiques.
À Versailles, en 1770, 1771 et 1773, trois mariages – celui du Dauphin, futur roi Louis XVI, ceux de ses frères, le comte de Provence et le comte d’Artois – vont marquer un moment d’apogée de cette forme artistique où achèvement et destruction ne font qu’un.

Du feu tiré pour le mariage du comte de Provence en 1771, le musée du Louvre conserve un exceptionnel témoignage : un album de dessins exécutés sous la conduite de Morel, Torré et Seguin, artificiers en charge du feu. S’y trouve décrit un spectacle pyrotechnique décliné en chacun de ses tableaux, représentés dans l’intégralité de leurs effets et figures ; un spectacle à l’occasion duquel les artificiers ont surpassé les peintres.