« Mettre le diable en enfer », « de l’andouille au souper », « le pain des pauvres gens » … Autant d’expressions qui disent les relations sexuelles et qui sont utilisées depuis le XVIe siècle. Qui dit séduction dit inévitablement amour et sexualité. Comment en parle-t-on au fil des âges ? Est-on plus pudique et moins « libéré » au XVIe siècle qu’à la cour de Louis XIV ? Dans quelle mesure les religions condamnent-elles la séduction ? Y a-t-il une grande différence entre ce qui en est dit et ce qui est pratiqué ? Si la séduction évoque avant tout l’intime, elle est aussi et surtout une clé de compréhension des sociétés. Souvent institutionnalisé, l’art de séduire s’est transformé au fil des époques, accompagnant les évolutions des relations homme/femme et reflétant les rapports de force qui structurent les dynamiques sociales et politiques des pays. « Le mythe fondateur de la séduction française postule qu’elle découle entièrement du mâle dominant exceptionnel, quasi divin, placé à la tête d’un peuple appelé à apporter son génie et sa civilisation au reste de l’humanité » : la séduction se ferait-elle alors l’interprète d’une théorie politique ? Les manières de séduire sont-elles très différentes selon les espaces géographiques (ville/campagne, par exemple) ? Peut-on véritablement parler d’une séduction « à la française » ?