Le règne du Roi-Soleil atteint une phase de déclin en 1709. La puissance du monarque est mise en péril par la guerre de Succession d’Espagne, ainsi que par le grand hiver qui s’abat sur la France. Une Grande Alliance se met en place entre le royaume d’Angleterre et l’Empire pour ne pas laisser toute la puissance politique aux mains de la famille de Bourbon, en France et en Espagne. Le défunt roi Charles II avait désigné en 1700 Philippe V de Bourbon, petit-fils de Louis XIV, pour lui succéder. Mais une telle puissance territoriale française n’était pas envisageable pour le reste des puissances européennes.

C’est dans ce contexte que se déroule, le 11 septembre 1709, la bataille de Malplaquet. Les forces françaises, menées par le maréchal de Villars, sont mises en déroute par le prince Eugène et le duc de Marlborough. Pourtant, en étudiant la portée de cette défaite, il apparaît bien vite que les vaincus tirent parti de leur défaite. La retraite en bon ordre des vaincus et la déroute des vainqueurs invitent à s’interroger sur ce qui fait qu’une défaite est considérée comme telle.