Cela n’est pas toujours enseigné dans les écoles, et pourtant: il n’est pas possible de comprendre le corps humain sans le penser dans l’évolution. D’abord, parce que dans ce corps que nous avons longtemps jugé parfait, il existe des agencements étranges qui ne s’expliquent que par l’histoire évolutive des vertébrés (par exemple la forme de notre aorte). Des agencements qui sont responsables de morts à chaque génération. La «nature» n’est pas si bien faite que cela…

Ensuite, parce que depuis le début de ce siècle, le principe de sélection naturelle et le principe généalogique, les deux piliers de l’évolution, sont entrés au sein même du corps humain. On sait maintenant reconstituer la filiation de nos cellules, à tel point qu’un développement embryonnaire peut se penser comme une généalogie cellulaire. De plus ces cellules sont engagées dans un compromis entre coopération et compétition, deux dynamiques qui sont le fruit de la sélection naturelle. Cela a récemment révolutionné les thérapies contre le cancer.