La Première Guerre mondiale, souvent qualifiée de « Grande Guerre », a éclaté en 1914, marquant le début d’un conflit global sans précédent. Elle a impliqué des nations de plusieurs continents, causé des millions de morts et redessiné les frontières du monde.
Mais pourquoi cette guerre a-t-elle commencé ? Les causes de la Première Guerre mondiale sont multiples et imbriquées, mêlant des facteurs politiques, économiques, culturels et militaires.
Les rivalités entre puissances européennes
Une montée des nationalismes
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’Europe est traversée par une vague de nationalismes exacerbés. Chaque nation cherche à affirmer sa supériorité culturelle, économique et militaire, créant des tensions entre les grandes puissances.
L’Allemagne, unifiée en 1871 après sa victoire sur la France, revendique son rôle de grande puissance mondiale. La France, humiliée par la perte de l’Alsace-Lorraine, nourrit un fort ressentiment à l’égard de l’Allemagne. L’Empire austro-hongrois, fragile et multiculturel, fait face à des mouvements séparatistes, notamment dans les Balkans, où les ambitions nationales serbes s’opposent à ses propres intérêts.
Dans ce contexte, le nationalisme ne concerne pas seulement l’unité nationale, mais aussi des revendications territoriales qui nourrissent les rivalités entre États.
L’impérialisme économique et colonial
Les grandes puissances européennes se disputent également des ressources et des marchés en dehors de l’Europe.
Les empires coloniaux sont perçus comme des signes de puissance et de richesse. Cette compétition impérialiste exacerbe les tensions, notamment entre la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, qui cherche à rattraper son retard colonial.
L’Allemagne, bien que tardive dans la course aux colonies, aspire à une « place au soleil », selon les mots de son chancelier Bernhard von Bülow, ce qui attise la méfiance des autres puissances.
Les alliances militaires et la course aux armements
Le jeu des alliances
Au tournant du siècle, l’Europe se divise en deux blocs antagonistes : la Triple-Entente, réunissant la France, la Russie et la Grande-Bretagne, et la Triple-Alliance, composée de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie.
Ces alliances sont à l’origine défensives, mais elles créent un effet domino : une escalade dans un conflit local peut entraîner la mobilisation de plusieurs nations. Cette situation rend l’Europe vulnérable à une guerre généralisée.
La militarisation de l’Europe
Parallèlement, les grandes puissances s’engagent dans une course aux armements.
Les budgets militaires augmentent, les technologies militaires évoluent, et des plans de mobilisation rapide sont élaborés (comme le plan Schlieffen en Allemagne). Cette militarisation reflète une vision belliqueuse des relations internationales et favorise une mentalité de « préparation à la guerre ».
La poudrière des Balkans : un catalyseur
L’instabilité régionale
Les Balkans, souvent qualifiés de « poudrière de l’Europe », sont une région marquée par une grande instabilité politique.
L’effondrement de l’Empire ottoman laisse un vide de pouvoir que les nations voisines cherchent à combler. La Serbie, soutenue par la Russie, défend une vision panslave qui entre en conflit avec les ambitions de l’Autriche-Hongrie.
L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand
Le 28 juin 1914, l’héritier du trône austro-hongrois, François-Ferdinand, est assassiné à Sarajevo par Gavrilo Princip, un nationaliste serbe. Cet événement sert de déclencheur à la guerre. L’Autriche-Hongrie accuse la Serbie d’être responsable de l’attentat et lui adresse un ultimatum aux conditions inacceptables.
Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. En réaction, les alliances entrent en jeu : la Russie soutient la Serbie, l’Allemagne soutient l’Autriche-Hongrie, et la France, alliée de la Russie, mobilise à son tour.
Quelques jours plus tard, l’Allemagne envahit la Belgique pour attaquer la France, entraînant l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne.
Une guerre inévitable ?
Si l’assassinat de François-Ferdinand est souvent vu comme l’étincelle qui a déclenché la guerre, il ne fait qu’aggraver des tensions existantes depuis des décennies. La guerre résulte d’un enchevêtrement de facteurs structurels : la montée des nationalismes, les rivalités impérialistes, les alliances militaires rigides et la militarisation excessive.
En d’autres termes, l’Europe était déjà sur une pente glissante vers un conflit global, et l’événement de Sarajevo n’a fait qu’accélérer le processus.
Conclusion : pourquoi la Première Guerre mondiale a-t-elle commencé ?
La Première Guerre mondiale n’a pas une seule cause identifiable. Elle est le produit d’un contexte historique complexe où des ambitions nationales, des intérêts économiques et des dynamiques militaires se sont affrontés.
Ce mélange explosif a conduit à une guerre que personne ne semblait réellement vouloir, mais que tout le monde avait préparée.