Les Mérovingiens et le peuple franc font encore aujourd’hui l’objet d’une vision soit idéalisée, soit biaisée. Du nom de la dynastie hérité d’un ancêtre mythologique à l’appellation de « rois fainéants », tout semble concourir à alimenter la mystification. Il semble donc essentiel de se fonder sur les vestiges et les sources de cette période, qui s’étend du Ve au VIIIe siècle, pour établir un récit historique au plus proche de ce que furent réellement les temps mérovingiens.
La politique mérovingienne a laissé de nombreuses traces dans notre patrimoine. L’unification territoriale du royaume des Francs, dont Paris devient la capitale, est le fruit des conquêtes de Clovis et de ses successeurs. À partir du baptême de Clovis, l’unification religieuse s’opère progressivement, mettant fin à l’arianisme et laissant place au catholicisme.
Malgré la vision d’un monde essentiellement peuplé d’hommes armés de leurs scramasaxes, épées et armures, les figures féminines jouent un rôle clef dans cette période. La reine Clotilde conduit Clovis à se convertir au catholicisme. Frédégonde assure la régence pour son fils Clotaire II et s’oppose à Brunehaut, une princesse wisigothe qui parvient à régner en Austrasie et en Burgondie pendant 33 ans.