À La Réunion, la première marche des fiertés a eu lieu en 2021. Être queer et réunionnais·e, cela n’a rien d’évident sur une île où les questions d’identité de genre ou d’orientation sexuelle sont souvent perçues comme imposées par les occidentaux. Pourtant, la communauté queer locale veut investir l’espace public et souhaite affirmer son appartenance à la société réunionnaise. Pour la jeune génération, être créole et LGBTQIA+ n’est pas une contradiction, une idée cristallisée par le terme “kwir”, créolisation du mot “queer”. Tracks part rencontrer des artistes et militant·e·s kwir, décidés à créer des représentations mélangeant deux mondes longtemps mis en opposition. L’artiste plasticien·ne, chercheur·se et militant·e décolonial·e, Brandon Gercara, invente des sirènes et nymphes des cascades, figures mythologique d’un imaginaire queer réunionnais. La photographe Iris Mardémoutou capture les visages d’une communauté que l’on a souvent qualifiée de « contre-nature » au milieu des paysages luxuriants de l’île. Le danseur Terry Grimoire, mother de la “House of Pilon”, ouvre un espace d’expression où le voguing coexiste avec les danses traditionnelles réunionnaises.