Article | Août 1901 – Révolte des Boxers à Pékin

Au début du XXe siècle, la Chine est traversée par de vives tensions avec les puissances étrangères. L’impératrice Tseu-Hi, régente de la dynastie Qing, souhaite se libérer de l’emprise des Occidentaux.

En effet, ceux-ci ont établi des accords commerciaux favorables et se sont installés en plein cœur de Pékin, dans le quartier des légations, rendant la présence étrangère particulièrement envahissante. Autour de l’impératrice, certains conseillers émettent l’idée d’exploiter une secte violente, née vers 1770 et connue sous le nom de Yi-Ho-Kuan, « le poing de la concorde ».

C’est cette secte qui donnera naissance au mouvement des « boxers », un groupe farouchement nationaliste, qui devient l’outil indirect de l’impératrice dans sa lutte contre les envahisseurs étrangers. Cette stratégie permet à Tseu-Hi de mobiliser une force armée sans pour autant se compromettre directement.

Un mouvement nationaliste en quête de leadership

Bien que les boxers soient initialement hostiles à la dynastie Qing, ils finissent par être indirectement influencés par un prince de la Cité interdite, Touan, qui devient leur guide dans l’ombre. Les boxers, jusqu’alors dépourvus de chef unique et de structure unifiée, trouvent ainsi une direction.

Sous cette influence, ils se lancent dans une série d’attaques contre les étrangers installés en Chine, après avoir d’abord mené une campagne sanglante contre les chrétiens chinois. Ce mouvement de révolte, bien que périlleux, incarne une volonté de libération nationale contre les puissances impérialistes qui exploitent la Chine.

Le siège de Pékin : les 55 jours de résistance

En 1901, les boxers assiègent le quartier des légations à Pékin, où se sont réfugiés des diplomates et des ressortissants occidentaux. Ce siège héroïque dure cinquante-cinq jours, un épisode aujourd’hui connu sous le nom des « 55 jours de Pékin ».

Les légations, composées de Britanniques, Américains, Allemands, Français, Russes, Italiens et Japonais, se retrouvent encerclées par environ 20 000 boxers. Ces derniers, bien qu’armés de manière rudimentaire, possèdent des compétences martiales grâce à leur pratique du Kung Fu, un art martial traditionnel chinois.

Les témoins occidentaux de l’époque décrivent ces combattants comme courageux et déterminés, mais la puissance de feu des légations occidentales leur permet de résister tant bien que mal. Au-delà de la bataille militaire, ce siège symbolise une véritable confrontation culturelle et idéologique entre l’Orient et l’Occident, où chaque camp lutte pour sa survie et ses valeurs.

La fin du siège et la fuite de l’impératrice

Face à la résistance farouche des forces occidentales, un corps expéditionnaire international est formé pour lever le siège en août 1901. Cet événement marque la défaite des boxers et pousse l’impératrice Tseu-Hi à fuir Pékin pour se mettre à l’abri. Cette fuite symbolise l’échec de la révolte des boxers et la perte d’influence de l’impératrice sur le pouvoir central, bien que sa régence se poursuivra encore quelques années.

Conséquences géopolitiques : l’opportunisme de l’armée russe

La révolte des boxers affaiblit considérablement l’État chinois et offre une opportunité géopolitique majeure pour la Russie, qui profite de la situation chaotique pour envahir la Mandchourie. Cette région stratégique, riche en ressources, devient un point de friction entre la Russie et le Japon dans les années suivantes.

En Chine, l’échec des boxers et l’occupation de la Mandchourie par les Russes amorcent un déclin de la dynastie Qing, qui tombera définitivement une dizaine d’années après la mort de Tseu-Hi.