La soif de conquête de Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine. Que ce soit entre la Russie et l’Estonie, ou entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud, république séparatiste reconnue par Moscou, les bouées fluviales et autres bornes marquant la frontière sont régulièrement déplacées, créant de facto une nouvelle carte politique. « Tracks East » s’entretient avec les habitants de territoires où sévissent des conflits, gelés ou non.

Après la contre-offensive ukrainienne de novembre 2022, les troupes russes s’étaient retirées sur la rive gauche du Dniepr. D’où elles continuent de pilonner Kherson. La vie à la frontière est exténuante. Mais rien ne saurait empêcher la rappeuse ukrainienne Alyona Alyona de chanter, ni Oleksii d’être « le barista le plus courageux du monde ». Jamala, la gagnante de l’Eurovision 2016, dénonce elle aussi l’occupation russe. Issue de la minorité des Tatars de Crimée, l’artiste évoque dans ses chansons sa culture et la souffrance engendrée par le déracinement de sa communauté.

La situation de l’Ossétie du Sud diffère de celle de l’Ukraine. Alors qu’elle appartient à la Géorgie en vertu du droit international, cette entité séparatiste bénéficie du soutien de Moscou qui a déjà officiellement reconnu son indépendance. Mais cette situation n’est pas du goût de tous. Si le danseur Kosta Jioti rêve d’une grande Ossétie unie qui ressusciterait en quelque sorte l’Alanie, cette région historique englobant les deux Ossétie et quelques bouts de l’actuelle Russie, Dzerassa Sanakoeva défend une autre vision de l’indépendance de sa patrie. Elle confie à « Tracks East » les risques qu’elle y voit. Et raconte comment sa famille a dû fuir l’Ossétie du Sud pour la Géorgie en 2008.

Disponible jusqu’au 15/08/2028