En 2014, des troupes de l’organisation État islamique massacraient des milliers de Yézidis dans le nord de l’Irak et enlevaient femmes et enfants pour en faire des esclaves. De nombreux survivants ont alors trouvé refuge en Allemagne. Mais aujourd’hui, Berlin accélère les expulsions. Pourquoi ce revirement ? Comment vivent les Yézidis rescapés des massacres ?

Il y a dix ans, Hakeema Taha et Akram Mahmood échappaient in extremis au massacre. En l’espace d’une heure, ils perdaient leurs parents et une partie de leur fratrie. Aujourd’hui aide-soignante dans une maison de retraite en Allemagne, Hakeema (29 ans) s’est engagée pour la défense des droits des Yézidis. Elle entend dénoncer sans relâche le génocide et faire savoir ce qui lui est arrivé, à elle comme à beaucoup de ses amies : après l’attaque de leur petit village en Irak, des djihadistes de l’organisation État islamique les avaient réduites en esclavage. Un passé qu’Hakeema a décidé d’exorciser en retournant sur les lieux où sa famille a été assassinée. En revanche, son frère Akram (40 ans), qui vit avec sa femme et ses trois enfants dans une petite localité du nord de l’Allemagne, ne souhaite pas retourner en Irak. Car actuellement, l’Allemagne renvoie de plus en plus de ressortissants irakiens vers leur pays d’origine. À part sa famille qui vit ici, Akram n’a plus personne et il n’imagine pas devoir quitter les siens. Il a placé tous ses espoirs dans son avocat, Tobias Oppermann. Ensemble, ils cherchent les moyens de contester une éventuelle procédure d’expulsion.

Reportage (Allemagne, 2024, 31mn)
Disponible jusqu’au 26/09/2025