C’est au sein de leur gynécée, dit Nahulé en wolof, que les femmes de Dakar élaborent ruses et stratégies pour échapper au poids trop lourd des traditions. Par le biais d’associations économiques, les tontines, elles construisent leur indépendance économique, et se soutiennent mutuellement dans les épisodes heureux ou malheureux de leur existence. Elles y affirment et y construisent aussi leur féminité : à travers le rite du sabbar, elles exaltent leur pouvoir de séduction, rivalisent de sensualité et d’agilité dans la danse, s’initient aux secrets des plaisirs de la chair. Elles apprennent à maintenir leur place parmi les femmes, à affirmer leur pouvoir face aux hommes… Française d’origine sénégalaise, ayant perdu ma mère trop jeune, j’apprends en compagnie de mes tantes et de mes cousines de Dakar à entendre ce que cachent les discours de soumission, je découvre au sein du gynécée de leur quartier les dessous d’une société qui fonctionne comme un jeu de mascarade

Réalisation : Alice Diop